Je vous invite à voir un instant votre vie comme un film. Enfant, quand je pensais au film de ma vie - je suis le fils entre deux autres fils, et un des rares directeurs afro-américains d'Hollywood. Quand je regarde ma vie, enfant, grandissant dans l'église, on me disait : « DeVon, ne va pas à Hollywood ! C'est le royaume du diable ; c'est Sodome et Gomorrhe. » Mais je répondais que Dieu m'y exhortait, dans le film de ma vie, pour relater des histoires qui allaient changer le monde. « Mais DeVon, si tu vas à Hollywood, tu vas perdre la foi. Ne vois-tu pas que c'est une ville qui ne respecte ni qui tu es, ni le Dieu que tu sers ? » Mais enfant, je répondais : « Une minute. Vous m'apprenez que dans la Bible, ma foi me permet de faire des choses et que le Christ me donne la force d'y arriver. Mais soudain, j'arrive aux portes d'Hollywood et Son pouvoir s'éteint ? Mais que dois-je donc croire alors ? Est-ce la foi ou la peur qui fonctionne ? Car vous me dites qu'en théorie, la foi est censée me guider, mais dans la pratique, vous m'enseignez la peur dès que je mets le pied dehors de l'église. » La réaction typique quand un gamin veut jouer au plus malin avec ses parents, c'est : « Fils, ne joue pas au plus malin avec moi. » Je réponds que ce n'est pas mon intention et que j'essaie simplement de comprendre quel est le chemin de la vie qui conduit à la réussite. Alors, je répondais : « J'ai regardé tous ces films comme Rocky et Retour vers le futur. Ce que j'ai adoré dans Rocky, c'est qu'il pensait être un loser. Mais quand il a eu la chance de combattre Apollo Creed, quel était son objectif ? Il a dit : 'Ça n’fait vraiment rien si je perds ce combat. Tout ce que je veux, c'est tenir la distance.' » Enfant, quand je regardais ces films, je m'y reconnaissais. En tant qu'enfant du milieu - y en a-t-il parmi vous ? Ouais, on va créer un groupe de parole - vous savez, nous avons besoin de plus d'attention et de conseil car l'aîné, mon frère aîné, est les plus âgé, et le plus jeune, c'est le petit dernier, et entre les deux, il y a moi, l'enfant du milieu mis sur le côté. Mais les films que je regardais m'inspiraient. Je disais alors : « Je veux réaliser des films qui vont émouvoir les gens comme Rocky, La couleur pourpre et Retour vers le futur m'ont ému. » Mais j'ai dû choisir. J'ai dit : « Vais-je aller à l'encontre de ce qu'on m'a enseigné et suivre ce que la voix de Dieu me dit ? Ou vais-je suivre ceux qui pourraient être mal préparés pour développer mon film et devenir ce qu'ils pensent que mon histoire devrait être ? » Eh bien, très tôt, j'ai dit : « Je crois que Dieu est le réalisateur de ma vie. Et je vais Le suivre dans l'industrie du film. » Me voici, jeune homme de 18 ans, et j'entre à l'université de Southern California. Je passe mon premier entretien pour un stage dans l'agence de Will Smith. J'ai littéralement presque un pied dans la porte. À la fin de l'entretien, la dame demande : « DeVon, y a-t-il autre chose que tu souhaites nous dire ? » Et là, Dieu me souffle la réponse : « Parle-lui du Sabbat. » Vous devez savoir une chose. En tant que chrétien, j'ai grandi en observant le sabbat : pas de travail de vendredi minuit au dimanche minuit. Je prends ce temps pour prier, me reposer et me ressourcer. Et donc, je suis à cet entretien, le pied presque dans la porte, Hollywood, et Dieu me souffle de parler du sabbat. Mais je lui ai dit : « Seigneur, je lui en parlerai après avoir obtenu mon stage. » (Rires) Vous savez comment c'est, on aime exaucer nos vœux et seulement après, on fait bouger les choses sur ce qu'on peut faire, ou pas. Mais après un moment de silence, j'ai dit : « Je ne peux pas accepter ce stage s'il nécessite de travailler pendant le sabbat. » Le silence a suivi, comme maintenant. Et après quelques secondes, elle m'a dit : « DeVon, pas de soucis. On trouvera des solutions. » Ce jour-là, j'ai appris que ce n'est pas simplement mettre le pied dans la porte, c'est surtout comment on passe le seuil. Car chaque porte qui s'ouvre, qui vous empêche de vivre votre foi ou de vivre qui vous êtes, n'est, selon moi, pas un seuil à franchir. Il faut voir les choses ainsi : quand on marche sur son chemin, quand on chemine dans le film de sa vie, les scènes de votre vie vont se conformer à qui vous êtes si votre foi est suffisamment forte pour devenir la personne que Dieu a voulu créer et je n'adhère pas à l'idée de devoir faire des compromis avec qui nous sommes et ce en quoi nous croyons. En fait, on devrait être plus audacieux que notre moi habituel, que nos croyances, car nous sommes le héros de notre histoire et si on ne croit pas dans notre histoire, qui va y croire ? C'est le moment de vous féliciter. (Applaudissements) Mais le défi est de taille : nous vivons des scènes dans nos vies où on abandonne tout espoir. En tant que directeur, un de mes boulots consiste à interpréter les scripts en images. Certains scripts prennent du temps à être retranscrits en images et on a l'impression qu'on ne va pas y arriver. Ce moment de création, c'est notre enfer. Certains de vous ont traversé de tels moments. Vous vous faisiez une idée de votre vie. Vous y avez mis tous vos efforts, vous avez négocié pour que cette idée soit tournée, mais ça semble si inaccessible que vous ne savez pas comment faire. Et dans ce moment d'enfer, il est si tentant d'abandonner l'idée qui vous a mené là où vous êtes. Mais vous devez comprendre que dans cet enfer, quand vous êtes sur le point de renoncer à vous-même, à Dieu, à vos amis, à vos rêves, vos croyances, c'est le moment de revenir à votre idée de départ, à ce qui vous motive, de vous y accrocher et de ne pas abandonner. Pourquoi ? Parce que c'est comme dans les films. Il y a de bonnes scènes et des mauvaises. Mais si vous persévérez, vous savez quoi ? Le héros gagne toujours. Savez-vous ce qui fait qu'une histoire est bonne ? Les conflits intérieurs du héros. Quand vous traversez les mauvaises scènes, ça signifie que vous vous préparez à vaincre. Sachez qu'une mauvaise scène avec un conflit n'est pas là pour vous anéantir, mais pour faire naître le héros et vous construire. Si je pouvais nommer la scène que vous vivez actuellement, je l'appellerais : « Battu mais pas abattu. » Comprenez bien, vous qui êtes à la prison d'Ironwood : vous pouvez certes être enfermés, mais il n'y a pas assez de fer dans l'univers pour abattre votre espoir. Gardez espoir. Croyez. Vous devez être convaincu que ce que vous envisagez est possible. (Applaudissements) Pourquoi ? Parce que dans le film de votre vie, vous sortirez victorieux. Ne laissez pas les circonstances actuelles dicter votre destin. Car votre destin sera scellé dans le moment que vous vivez maintenant. Oui, il y aura des conflits, mais si vous avez la foi, si vous aimez la personne dans le miroir, tout qui viendra vous combattre prendra automatiquement du recul : « Un moment. On ignorait qu'il renfermait autant de puissance. On devrait le libérer car il y a des gens qui ont besoin du héros qui sommeille en lui. » Quand vous êtes sur le point d'abandonner votre film, prenez du recul : « Non, non, non, ce film est un bon film. » C'est juste que ça prend un peu plus de temps que prévu. Ne soyez pas impatient. Ne soyez pas si anxieux. Déstressez un peu. Car vous allez gagner à la fin. Ainsi a parlé le Seigneur.