l'évolution du ballet présente
Réconciliation en mouvement :
vers un avenir meilleur
Entrevue avec Michael Etherington
L'évolution du ballet
est une initiative menée par la jeunesse
qui habilite et mobilise les jeunes
à travers le Canada
afin d'aborder l'équité, la réconciliation
et le racisme anti-Noirs dans le ballet.
Alors, c'est vraiment un plaisir
d'être avec vous aujourd'hui.
Je me réjouis d'avoir cette conversation.
Bienvenue à tous à notre discussion
avec Michael Etherington :
la réconciliation en mouvement :
vers un avenir meilleur.
Je m'appelle Sarah [Frase].
Je suis membre de l'évolution du ballet.
Actuellement, je suis étudiante
chez Arts Umbrella
dans leur programme postsecondaire
ici à Vancouver,
mais je suis [inaudible]
et je suis membre
de la nation crie de Norway House.
J'ai avec moi aujourd'hui
un autre membre de l'évolution du ballet,
Oya, voulez-vous vous présenter?
Bonjour, je suis Oyafunke,
mais on m'appelle Oya.
Je viens des États-Unis,
mais je suis membre
de l'évolution du ballet,
et j'étudie actuellement
à l'École de ballet royal de Winnipeg.
Oui, et nous sommes toutes deux
membres de l'évolution du ballet,
un groupe de jeunes danseurs
à travers le Canada
dédiés à la résolution
des problèmes systémiques
au sein de l'industrie de la danse.
Des discussions comme celles-ci
ne sont que le début,
mais nous avons vraiment
beaucoup d'autres surprises
et nous sommes ravies
de votre présence Michael.
Si vous voulez bien nous faire
une petite présentation.
Nous avons déjà discuté auparavant,
mais pour ceux qui nous écoutent,
parlez-nous un peu de vous.
Merci. (langue ojibwé)Miigwech.
Très brièvement...
(parlant dans une langue étrangère)
(parlant dans une langue étrangère)
Je suis originaire du nord,
du territoire du Traité numéro 9.
Je suis membre
de la Première Nation de Fort Albany,
et mon nom spirituel
est (expression ojibwée),
ce qui signifie « marche avec une plume »,
et je pense que d'après
la nature de la conversation aussi,
que j'ai essayée de mettre en évidence
et avec la signification
de mon nom spirituel,
c'est de marcher lentement
et pas trop vite.
Je pense que c'est un rappel pour nous
sur ce parcours d'apprentissage
de la réconciliation.
J'ai hâte de passer un agréable moment
à discuter avec vous aujourd'hui.
Merci. (langue ojibwé) Miigwech .
Génial.
C'est aussi un plaisir.
Pour lancer la conversation,
je voulais juste demander
ce qu'est la réconciliation pour vous,
et quels sont les différents aspects
ou niveaux de réconciliation,
parce que nous savons
que ses aspects sont divers,
et n'incluent pas seulement
la reconnaissance de l'histoire
et ses effets,
mais aussi les étapes actives
pour briser les barrières systémiques
mises en place par l'héritage
que cette histoire a laissé.
Pour encadrer la conversation,
mettons en valeur
la Commission de vérité et réconciliation.
Ils avaient établi un rapport final
qui a été publié en 2015,
et avant cela,
des récits de réconciliation
ont eu lieu vers les années 1990
suite à la crise d'Oka,
qui était un conflit violent
qui s'est déroulé concernant
les lieux de sépulture traditionnels.
Une commission royale a été créée
sur les peuples autochtones
avec un rapport final publié en 1996,
et puis, par la suite,
le ministère des Affaires indiennes,
et le ministre des Affaires indiennes,
Jane Stewart,
a publié
une déclaration de réconciliation,
mais avant cela,
il n'y avait pas vraiment
beaucoup de récits
parce qu'une grande partie
de l'histoire a été refoulée
et aussi trop de membres de la communauté
n'avaient aucune manière
de raconter leurs histoires
ou leurs expériences
à propos de l'héritage
des pensionnats indiens.
Suite à cela,
il y a eu un recours collectif,
la Convention de règlement
relative aux pensionnats indiens,
et c'est là où la CVR a été créée
en dehors du calendrier initial
Cependant, ce qui est important à prendre
en compte à mon avis pour tout le monde,
avec l'avancement de ce travail
et de cet appel à l'action,
il y a eu 94 appels à l'action.
Ce qui est important à reconnaître,
c'est une définition bien encadrée
sur la façon dont nous avançons,
que ce soit en tant que communauté
ou en tant qu'organisation.
Donc, la CVR avait une définition
qui se concentrait principalement
sur les relations.
Dans ces relations, il a quatre critères,
qui sont la conscience du passé,
la reconnaissance du préjudice,
l'expiation pour les causes
et l'action pour le changement.
Je les utilise comme des voies
sur la façon dont nous avançons.
Je pense qu'un principe important
pour encadrer cette conversation
avant de continuer, c'est que...
je dis toujours
« personnel et professionnel ».
Personnellement,
je pense que c'est là
où la conversation devrait commencer
parce que la CVR
avait trois thèmes centraux
lorsque le rapport final a été publié.
Elle se concentrait
sur des points plus spécifiques
à propos de l'autodétermination,
la revitalisation culturelle
et le racisme et la discrimination.
Si vous pensez à l’héritage...
de nombreuses institutions
qui se perpétuent,
comme le système judiciaire,
la protection de l'enfance,
ils devront peut-être faire face
à des éléments du thème de la CVR
comme le racisme, la discrimination,
mais à la fois pour l'héritage
pour les membres de la communauté
qui sont touchés,
la revitalisation culturelle,
la perte de la langue,
les impacts sur l'identité.
Murray Sinclair proposait
quatre questions centrales
à se poser soi-même
en ce qui concerne
la reconquête de sa culture,
c'est savoir qui on est,
d'où on vient,
où on va,
et quelles sont nos responsabilités
car l'héritage des pensionnats indiens
et les impacts
sur les peuples autochtones,
les Individus autochtones,
les familles et communautés
c'était de rompre votre connexion
et votre appartenance
et de ne pas pouvoir
répondre à ces questions.
Beaucoup de familles autochtones
travaillent sur ce volet,
et essayent de se réapproprier
ces aspects de qui ils sont
et d'où ils viennent,
et aussi ce dernier aspect
à propos d'autodétermination.
Au Canada, nous avons
des récits contradictoires
en ce qui concerne les politiques
d'assimilation de l'héritage,
mais nous avons aussi des droits inhérents
par le biais de traités.
Alors, en nous développons
en tant que pays,
pour de nombreux Canadiens,
il nous faut reconnaître
ces droits inhérents
et travailler dans une prospérité partagée
et marcher ensemble sur le même chemin.
Je pense... également
avant de passer à autre chose,
est-ce que l'une d'entre vous a déjà pensé
à ce que signifie
la réconciliation pour vous?
Si je vous demande ce que signifie
la réconciliation pour vous,
avez-vous envisagé
ou avez-vous votre propre idée
de sa signification à ce jour
en tant que jeunes leaders?
Oui, je pense que pour moi,
la réconciliation,
c'est comme prendre tous ces morceaux
d'autres conversations
que j'ai eues auparavant,
et quelques éléments clés
qui restent vraiment essentiels
concernent le fait d'établir,
mais aussi maintenir la relation,
donc je pense que c'est une partie
vraiment importante
de la façon
dont je vois la réconciliation.
Je suppose que je me demandais
quelles sont ces manières
de garder ce lien
après avoir établi les faits,
et après avoir vraiment commencé
à se lancer dans la création du changement
et en analysant comment
les institutions sont structurées.
Comment garder ce lien toujours présent?
Je pense que l'étape la plus importante,
c'est revenir en arrière
et se référer à ces 94 appels à l’action.
La raison en est qu'il y avait
l'Institut Yellowhead
qui rédigeait ces rapports annuels
et qui surveillait l'attraction.
Même la CBC avait un site Web
appelé Beyond 94.
Vous avez vu beaucoup d’appels à l’action
perdre beaucoup d'élan.
À leur apogée,
quand le rapport 2015 a été publié,
il y a eu une sensibilisation accrue
du public,
mais après un certain temps,
le statu quo a commencé à revenir,
où il y a eu un manque
de pouvoir d'agir ou d'urgence
pour implémenter ces changements,
et puis cela a été relégué au rang
de récits majoritairement autochtones.
La réconciliation narrative n’est pas
exclusive aux peuples autochtones.
C'est pour tous les Canadiens,
et ces appels à l'action nous invitent
à travailler tous ensemble.
Ce que j'aimerais souligner
quand on parle de préservation,
c'est que la conscience est une chose.
La plupart de ces conversations
sont concentrées
sur un apprentissage
individuel autodirigé,
mais je pense
que ce qu'il est important de considérer,
c'est qu'il faut que ça avance
au niveau institutionnel
pour être durable,
mais aussi de ne pas devenir
juste un récit du passé.
Par exemple,
pour les 94 appels à l’action,
ceux de 1 à 42 traitent de l'héritage
là où vous avez le système de santé,
le système éducatif,
le système judiciaire,
le système de protection de l'enfance,
la langue et la culture,
qui ont pour priorité l'héritage
qui a toujours un impact
sur la qualité de vie
pour les personnes, familles
et communautés autochtones d'aujourd'hui.
Sur ce dernier point, les institutions qui
ne traitent peut-être pas de l'héritage
sont entre 43 et 94,
mais je partage cette répartition
quand on parle de préservation
parce que l'Institut Yellowhead
a découvert
que la plupart des appels à l'action
qui sont de nature symbolique
sont abordés,
mais ceux qui traitent
de changements structurels
ne le sont pas...
tout ce qui a des données et des mesures
et qui évalue notre amélioration.
Je pense donc que
la considération suivante est importante :
comment pouvons-nous aller
au-delà de la conscience?
Par exemple, la prise de conscience
est surtout symbolique et gestuelle.
Nous devons envisager
ces mesures concrètes
parce que nous avons affaire
avec le complexe d'idées
qui a été en vigueur
depuis des milliers d'années,
qui est le colonialisme.
Des milliers d'années.
Aujourd'hui,
le récit de réconciliation au Canada
n'existe que depuis une dizaine d'années.
En tant que pays,
autochtone et non autochtone,
nous ne pouvons pas perdre espoir
parce que vous pouvez vous sentir vaincu
si vous ne voyez pas les changements
requis ou nécessaires,
mais la manière dont nous créons cet élan
touche les cœurs
et les esprits des Canadiens,
autochtones et non autochtones.
C'est ainsi que l'on gère l'héritage.
C'est comme ça qu'on crée
une nouvelle voie
à suivre en tant que pays,
c'est trouver une nouvelle croyance
et marcher ensemble et se tenir ensemble
sur ce que peut représenter
cette croyance.
Oui, merci pour cet excellent point.
Et je suppose
que quand on parle de l'histoire
et surtout de cette prise de conscience,
cette reconnaissance,
comment abordons-nous
ce volet de responsabilité
pour demander des comptes aux institutions
pour les actions et les systèmes
qui perpétuent le racisme dans la danse,
mais aussi ne pas se sentir
coincé dans le passé
et vraiment avancer?
Des défis surgiront sans doute.
La raison en est que
selon ma propre expérience
c'est qu'il y a une conversation
qui traite
de la culture organisationnelle.
Avec la culture organisationnelle,
il s'agit principalement
de deux domaines d'intérêt,
ce qui constitue vraisemblablement
l'aspect interne de la structure
des opérations et de l'orientation
stratégique de l'organisation.
Par exemple,
s'ils sont prévenants
à propos du passage de la conscience
à des aspects plus larges
de l'intégrité institutionnelle,
il devrait y avoir une stratégie...
ce qu'ils appellent des plans d'action
de réconciliation en vigueur
parce qu'on peut ainsi évaluer
et surveiller les progrès
et les changements
ou peut-être des choses
qui pourrait être approuvés,
ou sur ce dernier point,
des réalignements stratégiques
pour s'assurer que la réconciliation
soit une organisation prioritaire.
Mais là où l’autre défi se pose,
c'est que quand
c'est le composant externe,
lorsqu'on traite les Relations autochtones
dans la communauté au sens large,
avons-nous des formes efficaces
pour l'établissement de relations?
Habituellement, lorsque des initiatives
programmatiques sont établies,
elles ne sont pas impliquées
dans les étapes préliminaires.
C'est généralement
quand elles sont plus avancées
et certaines initiatives
sont déjà déployées,
et puis nous nous adressons
à la communauté en disant :
« Que pensez-vous de cela? »
Je pense qu'un aspect
important à considérer
est de revenir en arrière
à notre relation de traité
à propos de la compréhension partagée
parce que c'est là que les modes
de communications ont été compris,
ce sont les bases de la construction
des communications interculturelles,
et elles ont été respectées
dans le cadre d'un protocole
et aussi au plus haut niveau
de la relation,
ce qui est un acte de diplomatie
en reconnaissant les nations autochtones.
Si on parle
d'une intégrité institutionnelle
et, je pense, pour la responsabilité
et la transparence,
mais que faire si on fait face
à une résistance organisationnelle?
Nous essayons de nous améliorer,
mais la réalité est que
le racisme a toujours un impact
sur les relations dans notre communauté.
Je pense qu'une considération importante
pour les organisations,
et j'insiste toujours
sur le processus d'apprentissage...
vous obtenez de nouvelles informations
à propos de l'histoire,
la culture, les traditions
des peuples autochtones,
mais ceux qui ne sont pas impliqués
dans cette conversation,
devraient également être une priorité,
et si vous étiez quelqu'un
qui faisait partie
de cet attribut générationnel
qui entend de la désinformation,
des stéréotypes,
des opinions négatives
sur les peuples autochtones?
Vous allez garder en vous ces propos.
Donc, je sens qu'il devrait y avoir
une autre conversation :
que faire à propos
du processus de désapprentissage?
Comment faire face à cela?
Quand on parle de s'unir
en tant que société canadienne,
mais aussi avec nos collègues,
ceux avec qui nous partageons
cette communauté,
c'est qu'il faut toujours
avoir les mains ouvertes
et se laisser guider
par les enseignements culturels.
Je crois que pour nous tous,
peuples autochtones et non autochtones,
ces principes et ces guides,
nos enseignements
sont enracinés dans la terre.
C'est là que je me guide
sur le maintien de la réconciliation,
comment naviguer à travers ces croyances
comme enseignements de la terre
pour que les organisations
puissent en tirer des leçons.
Compte tenu
de l’intégrité organisationnelle,
Oya, j'aimerais vous demander,
à quoi cela ressemblerait-il pour vous,
pour des organisations comme l'ENB
et pour votre travail et vos études?
Oui, je pense que d'après vos propos,
au niveau institutionnel,
il y a aussi l'importance
de la représentation de ces personnes
au sein de ces institutions.
Par exemple, je suis membre
de la tribu Qawalangin d'Alaska.
Là où vit la tribu,
c'est loin des îles Aléoutiennes,
et ils n'ont pas accès à la danse...
à la danse classique,
parce qu'ils ont leurs propres danses,
et ils n'ont pas accès par exemple,
à cette formation.
Comment des institutions comme celles-ci
pourraient-elles améliorer l'accessibilité
aux personnes qui vivent dans ces régions
ou aux gens qui vivent dans des réserves?
Aussi, pour intégrer la représentation
de ces cultures
et de l'histoire de ces gens
dans leurs danses
parce que la plupart du ballet classique
est centré sur l'histoire européenne.
Donc intégrer cela,
mais aussi d'une manière respectueuse
à ces cultures et à leurs traditions.
À ce propos, je voulais vous demander,
comment de grandes institutions
comme celles-ci
peuvent-elles intégrer
la représentation de ces cultures
ou de ces personnes
dans leurs institutions
tout en assurant
qu'ils restent respectueux
aux traditions de ces peuples?
Je pense que ce qui serait important,
en partant des points soulevés
dans vos remarques,
c'est-à-dire les origines
et la localisation
en ce qui concerne
l’accès et les opportunités.
Je pense que l’un des défis fondamentaux
auxquels nous faisons face,
c'est quelle est notre connectivité
les uns avec les autres
en tant que peuples autochtones
et non autochtones?
Je souligne cela parce que moi aussi,
je viens de et réside
dans une communauté éloignée.
Je crois que Sarah aussi,
quand vous avez dit la Norvège,
comment votre communauté...
Est-ce que c'est...
Nous avons un défi géographique
à relever ici
parce que, par exemple,
si vous êtes un enfant du nord
et il n'y a pas de programmes disponibles,
il ne ferait peut-être pas partie
de votre perspective
de dire que c'est quelque chose
que vous aimez attribuer
ou faire partie
de votre parcours de développement
pour les opportunités,
pour l'apprentissage,
peut-être même une carrière potentielle.
Je pense que ce qui est important
à propos de s'éloigner de la politique
de cette conversation,
c'est que si nous parlons des relations,
je pense qu'il s'agit
de recueillir des informations,
établir des protocoles significatifs
et des voies d'accès
à propos des liens communautaires.
Pour beaucoup de ces histoires...
et vous avez parlé
spécialement de l'intégrité,
à propos de la façon dont on intègre
la culture dans la pratique,
c'est que la thématique
est la différence subtile
entre appropriation culturelle
et appréciation culturelle.
Dans le passé, cependant,
ces différences d'intégrité
n'ont jamais été établies.
Cela s'apparenterait juste
à prendre des cultures,
à prendre des histoires,
prendre des expériences
sans aucune forme
d'engagement de consultation.
Cependant, je pense que
ce qui est important, c'est...
J'ai une clause de non-responsabilité
pour moi-même,
que je pense
que d'autres peuvent utiliser,
c'est que je ne raconte jamais d'histoires
qui ne m'appartiennent pas.
Je pense que dans les arts,
le cinéma et les médias
et puis même dans le ballet,
il peut y avoir du potentiel
où la considération
pour ces histoires et expériences
sur la façon dont elles sont capturées
parce que je pense qu'un élément
de sensibilité culturelle, cependant...
Voilà l’ironie de la chose.
Quand on parle des expériences
des pensionnats indiens,
beaucoup de membres de la communauté
ont essayé de raconter leur histoire
pendant si longtemps,
et personne n'écoutait.
Nous avons un problème,
c'est que de nombreux membres
de la communauté souffrent en silence,
mais ce sont des histoires
qui ont été impactées négativement,
mais ceux qu'ils considèrent
des éléments positifs de la culture
sont exploités
parce que ce sont des choses
que les gens veulent vivre.
Je pense que ce qui est important,
c'est que si nous nous voulons avoir
ces conversations pour avancer,
il faut rencontre ces deux parties
au point où ils en sont actuellement.
Si vous avez affaire à une communauté
qui fait face à de la douleur
et à quelques défis,
peut-être que ce n'est pas approprié
de développer ces partenariats,
mais s'il y en a qui sont prêts...
Je pense que l'élément
qui est aussi attribué à cela,
c'est qu'il y a une étape nécessaire
de guérison dans cette conversation
parce que grâce à la guérison,
on peut construire ces ponts
parmi les peuples,
parmi les peuple autochtones
et non autochtones.
Ces organisations peuvent se demander :
quels sont ces mécanismes,
protocoles, voies
et avenues appropriés avons-nous établis
pour maintenir la sensibilité culturelle,
la sensibilisation culturelle
et aussi, comment faire pour être sensible
et se développer sur ce chemin?
Oui, et je vois comment
cela peut devenir une barrière
quand on voit que ses propres histoires
ou son propre héritage
ne sont pas représentés
dans des choses comme la danse.
Cela peut en soi créer une aversion
à vouloir se connecter
avec le ballet classique ou contemporain
et tout ce qui s'y rapporte,
mais je pense qu'embrasser
les intersections
entre cette essence historique
et les influences culturelles modernes,
alors que nous continuons à avancer
est très important à considérer,
surtout avec ce que vous avez dit :
« Ce n'est pas nécessairement
propre à la danse. »
Il y a tellement d'autres canaux
dont nous pouvons
également tirer des leçons.
Oui.
En cri, il y a un mot,
nous dirions (expression crie),
qui signifie « exactement ».
(expression crie)
Super.
Je suppose que venant du point de vue
d'une personne non autochtone
qui cherche
à se connecter à ces questions,
juste pour voir cela
d'un autre point de vue,
que dites-vous à quelqu'un
ou à une organisation
qui, extérieurement, n'est pas contre
le processus de réconciliation,
mais ne possède
peut-être pas ces connaissances
ou la connexion pour ressentir
cette véritable responsabilité
et comprendre l'importance
du rôle qu’ils jouent dans tout ça?
La façon dont j'ai d'abord pensé,
c'est qu'au Canada,
quand j'ai mentionné
les 94 appels à l'action,
l'appel à l'action 94 était destiné
à mettre à jour le serment de citoyenneté,
de reconnaître les droits
issus de traités des Autochtones.
Juste pour vous donner un peu
des terminologies de base,
Autochtones et indigènes
sont principalement interchangeables
au Canada
parce qu'il y a une branche du droit
appelé droit autochtone
en vertu de l'article 35.
Si vous souhaitez
faire des recherches après,
les Peuples autochtones défendaient
ce qu'on appelait la Constitution Express
dans les années 1980
parce que le gouvernement du Canada
ne voulait pas reconnaître
les Traités autochtones.
Ils veulent réaliser l’assimilation,
mais par la voie de la mobilisation
d'action politique directe,
c'est allé à Ottawa, à New York,
c'est allé à Londres, en Angleterre,
et puis le gouvernement
a reconsidéré sa position
pour la reconnaissance et la consécration
en vertu de l'article 25/35,
c'est là que se trouvent les droits
issus de traités des Autochtones.
Alors, comment cela s'articule-t-il?
C'est que maintenant,
les Canadiens d'aujourd'hui,
alors que nous avançons
vers 94 appels à l'action,
ont le serment de citoyenneté
qui est reconnu,
il y a donc un concept que je promeus :
apprendre est un devoir.
C'est votre devoir et responsabilité
en tant que Canadien.
Ce qui arrive à beaucoup,
c'est qu'ils attendent
que le changement arrive.
Si vous aviez affaire
à des institutions en déclin,
c'est qu'en regardant certains des défis,
il y a une date malheureuse
qui s'est produite en 2021
avec les tombes anonymes au Canada.
Lorsque cela a été établi
et le plus reconnu,
le radar à pénétration de sol
partout au Canada
qui révélait des sites
de pensionnats indiens et des cimetières,
l'appel à l'action numéro 80 a été adressé
après deux semaines de cela,
de mai 2021 à juin 2021,
qui était une fête nationale
pour la vérité et la réconciliation.
C'était déjà prévu pour 2015.
Cela a pris six ans,
et puis les histoires de nos ancêtres
et la terre qui nous parlait,
comme je l'ai mentionné plus tôt.
Si vous voulez
faire référence aux Canadiens
comme une sorte de marqueurs à attribuer
dans votre apprentissage comme un devoir,
j'ai quatre critères,
qui sont l'alphabétisation historique...
la raison est que nous traitons toujours
avec le négationnisme dans notre pays.
Vous pouvez dire la vérité aux gens
sur les expériences et les histoires,
mais à cause de leur résistance interne
à ce qu'on leur a dit,
on mettra au défi
ce qui leur a été présenté.
Donc, l'alphabétisation historique,
c'est là où la responsabilité
consiste à dire :
« Ce sont les faits
de ce qui s'est passé, de l'histoire
et des expériences de notre peuple.
L’autre aspect, cependant, je pense,
si nous parlons de culture,
construire des ponts
et apprendre les uns des autres,
c'est une compréhension contextuelle.
Lorsque vous souhaitez
développer vos compétences,
l'alphabétisation historique,
la compréhension contextuelle,
mais le dernier domaine
que je veux souligner est le professionnel
parce que les autres pourraient concerner
les étudiants, les professionnels.
Mais en tant que professionnel
et en tant que Canadien,
mon chemin vers la réconciliation,
et bien d'autres choses
ne se termine pas
quand je quitte le bureau,
mais pour certains, c'est le cas.
Ils pensent que c'est associé
au lieu de travail,
mais pour nous,
nous ramenons ces histoires à la maison,
et cela fait partie de notre quotidien.
Mais pour les professionnels, cependant,
il s'agit de promouvoir des pratiques
culturellement éclairées
et tenant compte des traumatismes,
donc ces principes intégrés
sont des outils et des moyens
qu'on peut utiliser
dans son parcours personnel
dans l'apprentissage continu
de ce que signifie la réconciliation.
Oui, c'est si facile d'avoir peur
de l’ampleur du problème lui-même.
Ce que vous dites est génial
et doit être gardé à l'esprit
et aider tout le monde à rester connecté
et se sentir unifié
parce que ce n’est pas
un problème singulier.
Non.
Oui, je pense que
c'est particulièrement important
parmi, oui, les professionnels,
mais aussi les étudiants
parce que, par exemple,
j'ai entendu dire :
« Cela s'est passé il y a longtemps. »
Mais l'histoire est toujours là
parmi tous ces gens,
les ancêtres ont vécu cela,
donc c'est toujours...
Le processus de réconciliation
doit encore se produire aujourd'hui,
même si c'était dans le « passé » en soi.
Ce que je pense être important,
pour poursuivre sur votre point,
Sarah et Oya,
c'est toujours humaniser
la conversation sur la réconciliation.
Si vous regardez les impacts
sur la façon dont les peuples autochtones
ont été perçus négativement,
il y a un symptôme naturel de cela,
ce qu'ils appellent la « déshumanisation »
et la « dépersonnalisation ».
Le défi que nous avons à relever
avec le déni, c'est qu'on minimise,
on nie,
et puis aussi,
on banalise ce qui s'est produit.
Si nous regardons ces impacts
de la déshumanisation,
c'est pourquoi on avait
certains de ces récits au Canada,
comme les femmes autochtones
disparues ou assassinées au Canada,
où il n'y avait pas beaucoup de traction
pour faire face aux changements
qui impactent les femmes autochtones
à travers le pays dans l'esprit.
Mais quelle est cette barrière?
C'est que si vous essayez
de construire des ponts,
si vous êtes confronté
au racisme et à la discrimination,
et puis aussi juste cette disparité,
ce manque d'égalité,
comment alors atteindre
les cœurs et les esprits?
Je pense qu'une des solutions
est une boîte à outils importante,
pas seulement pour les professionnels,
mais pour vous aussi
en tant que jeunes leaders...
Je vais partager avec vous
une histoire personnelle
dont je me rappelle.
Je faisais un discours dans une école
et il y avait un élève de troisième année.
Je parlais de la réconciliation
juste pour un événement
pour les enseignants
à Toronto dans l'Eastend.
J'ai terminé mon discours.
Les enfants étaient assis,
et quand j'ai fini,
tous les parents et enseignants
se sont levés pour me remercier.
Il y avait environ
40 à 50 enfants assis là,
et je leur ai demandé :
« Avez-vous quelque chose à partager? »
et ils ont tous levé la main :
« Moi, moi, moi. »
J'ai demandé à cet enfant,
« Tu as quelque chose à partager? »
Et cet enfant s'est levé et a dit,
je vais le citer...
je le cite à chaque fois.
Il dit : « Michael,
présentation intéressante.
Très intéressant. »
J'ai dit : « Merci,
tu as quelque chose à partager? »
Cet enfant a dit :
« J'ai une chose à te demander, Michael.
Quand est-ce que nos parents
et nos professeurs
vont finir par arriver à notre niveau? »
Et il s'est rassis avec son air sérieux.
Je lui ai demandé son niveau scolaire,
et il a répondu :
« Je suis en troisième année. »
Je n'ai jamais oublié cela.
La raison est que
les parents étaient investis,
mais la qualité de l'éducation,
il y avait un moment,
mais pour une raison quelconque,
ces jeunes étudiants,
quelque chose a touché leur cœur
et les a mis dans un état
de vouloir en savoir plus.
Quand vous vous regardez,
vous êtes un pont...
on appelle cela le fleuve de la vie,
réfléchir à vos considérations
et améliorer vos compétences
avec tous les étudiants
sous la direction de l'ENB
et de l'évolution du ballet,
à travers cette institution...
ainsi, comment honorer nos ancêtres,
nos histoires du passé?
Nous faisons notre travail ici
aujourd'hui,
mais l'effet d'entraînement
pour lequel nous avons un pouvoir d'agir,
ce sont ceux qui sont encore à venir,
ce que vous appelez vos générations
passées, présentes et futures,
et nous faisons partie de ce fil.
Alors, je fais ma part.
Mon appel à l'action
pour ceux qui écoutent :
« Qu'allez-vous faire de votre côté? »
Ayez toujours en tête
que vous créez un effet d'entraînement
pour ceux
que vous rencontrez au quotidien,
et puis aussi pour ceux
que vous n’avez
peut-être pas encore rencontré.
Alors, honorez toujours vos ancêtres,
rendez hommage à ceux
que vous voyez aujourd'hui
et faites attention à vos pas,
car les générations futures les suivront.
C'est une histoire incroyable.
Je pense que la conscience de cet enfant
est vraiment un signe positif
du progrès fait dans ce domaine,
le fait que quelqu'un de si jeune
puisse avoir cette conscience
concernant les étapes à suivre
et donc les lacunes, je suppose.
Juste pour terminer,
je voulais savoir quelque chose,
je sais que la réconciliation
est un processus pratiquement continu,
mais comment imaginez-vous le succès
en termes de réconciliation?
J'aime les remarques que Sarah a faites
à propos de la préservation,
et je répondrai à cela
par le biais de traités.
Quand j'ai dit « le fleuve de la vie »,
il y a une phrase du traité qui dit :
« Tant que le soleil brille,
l'herbe pousse et les rivières coulent,
ces relations
seront un courant éternel. »
Il s’agit de l’accord
entre les Peuples autochtones,
et les Peuples non autochtones.
Ils ont fait quelque chose
d'intéressant dans le passé.
Ils avaient l'habitude d'échanger
des cadeaux chaque année,
et aussi dans cette zone,
ils ont organisé
la Chaîne d'alliance en argent,
et ils avaient ces ceintures wampum,
ces échanges avec les Haudenosaunee
où ils renouvelleraient leurs engagements
les uns envers les autres.
Je pense que pour cela,
avec les traités au Canada,
vous avez des droits,
des obligations, des responsabilités,
et ceux-là nous apprennent toujours
quels sont nos droits et responsabilités
les uns envers les autres.
Il faut donc trouver la bonne formule.
Je dirais, en ce qui concerne
la façon dont j'envisage cela,
c'est revenir
à nos enseignements fondamentaux
de la terre et des gens,
les gens et l'environnement,
toutes mes relations,
et savoir quels sont nos droits,
nos obligations et nos responsabilités
les uns envers les autres.
Cela étant dit,
je vous remercie toutes les deux,
et je vous souhaite un grand succès
dans votre carrière et vos études.
Sarah et Oya, merci beaucoup.
En cri, on dirait kinanâskomitin,
alors, merci.
- Merci.
- Merci beaucoup, Michael.
Merci.
J'espère que vous avez tous pu
enrichir vos connaissances
de cette conversation,
et que vous avez pu
vous imprégner d'informations
que vous pourrez partager
avec votre communauté
ou avec vos pairs
ou avec d'autres personnes
au sein de vos groupes sociaux.
Et... oui.
D'accord, merci beaucoup.
Si vous voulez commencer
par quelque chose de facile,
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et rester à jour
avec tous les événements en cours.
Mais merci beaucoup, Michael.
- Merci, Oya.
- Merci.
Merci à tous ceux qui nous écoutent.
(langue ojibwé) Miigwech, merci.
(langue ojibwé) Miigwech.
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