"It Gets Better" — Love, Pixar

Bonjour, je m'appelle Darla, je suis productrice chez Pixar Animation Studios.

Vous savez, Pixar rassemble des personnes si différentes les unes des autres.

Il y a des savants fous, des danseurs, des animateurs et toutes sortes de gens uniques.

La plupart de ces gens uniques n'étaient pas très populaires au collège et au lycée.

Ils n'étaient même pas populaires du tout, c'est comme ça.

Heureusement, on s'est retrouvés et on a fondé cette grande famille

qui forma plus tard cette équipe inédite de magiciens du grand écran.

Et grâce à nos différences, grâce à nos origines diverses,

nous voulons partager un message d'espoir avec chacun de vous.

Très jeune, j'ai compris que j'étais très différente.

Au début, j'étais un garçon manqué, j'aimais jouer avec les garçons et m'amuser avec les jouets des garçons.

Rien n'était comme il faut : ma démarche, ma façon de parler, mes centres d'intérêt. J'aimais les comédies musicales.

En primaire, j'ai apporté en classe la poupée de ma soeur.

Je ne savais pas comment me comporter.

J'étais capable mettre à l'écart ma vie gay.

Je me disais que ça passerait si j'y pensais moins.

Je faisais tout ce que je pouvais pour maintenir ça dissimulé, caché.

Un jour, pendant le dîner, pour plaisanter, j'ai fait

ce geste

et mon frère a dit : "C'est vraiment gay !"

et j'ai répondu : "Non, c'est pas vrai."

et là, mes parents ont dit : "Si, c'est gay !"

J'ai été confrontée à l'idée que je me mettais moi-même en difficulté.

Je me disais que si j'étais lesbienne, mon père ne m'aimerait plus.

Alors, j'ai eu un choix à faire : allais-je être fidèle à moi-même ou allais-je vivre une vie de mensonges ?

Je ne pouvais pas être moi-même et montrer tout ce que j'étais.

Les gays ont un sens de la dissimulation parce qu'ils ne veulent pas se montrer.

On ne veut pas trop en montrer, tout le monde n'est pas Kurt dans Glee !

Toutes mes amies de l'école primaire sont allées dans un collège catholique réservé aux filles

mais ma mère n'a pas voulu me laisser y aller, elle m'a envoyée dans une école publique pour que je fréquente des garçons.

Le but du jeu était de s'intégrer.

Quand j'ai compris ça, j'ai joué la comédie.

À chaque fois que l'on faisait du sport, je me sentais rejetée du reste de l'équipe.

Toutes les personnes autour de moi disaient "gouine", "lesbos" et "dégage d'ici".

J'ai été harcelée verbalement et physiquement.

Ils m'ont traité de pédé et m'ont bousculé.

C'est devenu vraiment violent, pas seulement dans le campus mais aussi à l'extérieur.

J'étais complètement effrayé et troublé.

Je croyais qu'être homo impliquait d'être seule et isolée

et de vivre constamment dans la peur.

J'avais tellement peur de tout et de tout le monde que je ne parlais plus à personne.

Et c'était vraiment très terrifiant,

et vraiment très très triste. Je ne voulais pas être seule.

Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas comment donner du sens à tout ça.

Je me détestais moi-même profondément.

J'ai commencé à me dire que si je n'étais plus là, je ne manquerais à personne,

que personne ne s'en rendrait compte.

Quelqu'un m'a empêchée de sauter du toit de mon dortoir.

Je remercie tant cette personne aujourd'hui.

Parce que les choses vont tellement mieux.

Et je ne l'aurais pas su si on ne m'avait pas retenue.

J'aurais manqué tellement de choses dans ma vie.

J'aurais manqué tout ce futur qui n'est qu'à moi.

J'aurais manqué une authentique façon de vivre.

Se faire de vrais amis pour la première fois.

Composer ou découvrir de la nouvelle musique.

Aller dans des soirées d'anniversaire avec les amis de ma fille.

Voyager avec un groupe de danse super cool.

Entrer dans un bar gay et se sentir un peu chez soi.

J'aurais raté de vrais amis et de belles relations.

J'aurais perdu des expériences géniales que l'on peut avoir avec ses amis.

Je n'aurais pas pu rencontrer Colin, mon incroyable collègue de bureau.

Je n'aurais pas vu naître mes nièces, les plus belles petites filles du monde.

Trouver mon job de rêve, trouver ma ville de rêve, trouver ma partenaire de rêve.

La première fois que j'ai dansé en public avec mon petit copain en public.

Rencontrer l'amour de ma vie.

Rencontrer mon épouse.

Voir à quoi ressemble ce genre des relations.

Je ne pense pas que je serais aussi proche de ma famille maintenant.

Je n'aurais pas cru que ma mère changerait d'avis.

Quand j'en ai parlé à ma mère, je me suis senti tellement soulagée.

Vous le sentez, ce n'est pas bloqué dans votre tête, vous le ressentez dans votre coeur.

C'était juste... incroyable !

Le coming-out, c'était juste le début.

Ma vie, c'est le genre de vie dont je n'aurais jamais cru qu'il soit possible.

Finalement, j'ai commencé à réfléchir à ce qu'allait être ma vie gay.

J'ai compris que je devais commencer par m'aimer moi-même.

Et ça a pris du temps. Il a juste fallu du temps.

J'ai trouvé un nouveau moi et c'était vraiment moi, cette fois.

J'ai compris que je n'étais pas seul et que ma situation n'était pas si différente.

J'ai commencé à rencontrer des gens qui m'ont vraiment acceptée et aimée.

Des gens que je n'aurais jamais rencontrés si je n'avais pas été gay.

Je me suis mariée avec l'amour de ma vie.

On a fêté nos six ans la semaine dernière et

nous avons un chat.

Et nous avons un charmant appartement avec une chambre qui nous appartient,

et quand je monte ces neuf marches,

quand j'ouvre la porte et je sais qu'il est à la maison,

je l'embrasse dès que je passe la porte,

et ça me rend tellement heureux.

L'un des plus grands bienfaits de ma vie, c'est d'avoir rencontré tant de gens merveilleux.

Ça m'a rendu tellement plus fort d'être gay, et jamais je ne ferai quoi que ce soit

pour changer cela aujourd'hui.

Ne laissez personne vous dire que vous ne valez rien parce que vous êtes homo.

Plein de gens autour de vous tiennent à vous et veulent vous voir vivre.

Alors, s'il vous plaît, restez forts et restez avec nous. Ça va aller.

Dites-vous encore et toujours que vous êtes normaux.

Parce que vous l'êtes vraiment.

Et n'oubliez pas que même si les choses vous paraissent difficiles,

vous êtes connectés à plein d'autres personnes qui traversent les mêmes choses que vous.

Vous trouverez votre place et ça va aller, je le promets.

Je peux vraiment vous le dire... Je n'y croyais pas, je ne pensais pas que ça s'améliorerait,

mais ça va vraiment mieux.

Concentrez-vous sur l'avenir et non sur les problèmes que vous traversez aujourd'hui.

Concentrez-vous sur tout ce que vous allez vivre de beau durant votre vie.

Trouvez quelqu'un à qui parler et dont vous pensez qu'il pourra vous soutenir,

vous aider, et qui vous aime inconditionnellement.

Et si cette personne ne vous aide pas, laissez-la immédiatement et allez en voir une autre.

Sachez que quelque part autour de vous, vous pouvez rencontrer des gens qui ressentent la même chose que vous.

Quelqu'un qui vous ressemble et qui vous veut à ses côtés.

Et qui veut vous prendre dans ses bras et dire que tout va bien.

Et que ça va aller.

Si je pouvais passer à travers l'écran maintenant et vous prendre dans mes bras et vous dire que ça va aller,

je le ferais immédiatement.

Je vous promets que non seulement ça va aller,

mais que c'est encore plus que ce que vous pourriez imaginer.

Les choses que la vie vous réserve sont magnifiques.

Ca va aller. Ca va déjà mieux.

Ca va aller.

Ca va vraiment aller.

Tout va bien aller.

Ca va aller. Pour le mieux.