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Des prédateurs ont édité mes photos pour en faire de la pornographie, voici comment j'ai réagi | Noelle Martin | TEDxPerth

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    [Cette intervention
    contient du langage graphique
  • 0:08 - 0:10
    et des descriptions
    de violences sexuelles]
  • 0:10 - 0:12
    Laissez-moi commencer par une question.
  • 0:12 - 0:17
    A main levée, qui s'est déjà
    recherché sur Google ?
  • 0:19 - 0:21
    Moi, oui.
  • 0:21 - 0:25
    Mais ce qui avait commencé
    comme de la curiosité passagère
  • 0:26 - 0:30
    s'est vite transformé
    en un terrible combat
  • 0:30 - 0:33
    ayant duré près de cinq ans
  • 0:33 - 0:35
    et ayant presque gâché ma vie.
  • 0:35 - 0:37
    Avant de continuer, je dois souligner
  • 0:37 - 0:43
    que ce dont je vais parler
    est affreux et graphique.
  • 0:43 - 0:45
    Mais il n'y a pas d'échappatoire.
  • 0:45 - 0:47
    C'est un sujet affreux.
  • 0:48 - 0:51
    Me voici à 17 ans.
  • 0:51 - 0:54
    Un selfie innocent pris avant une sortie.
  • 0:55 - 0:58
    J'ai fait une recherche inversée
    sur Google Images :
  • 0:59 - 1:03
    une fonction de Google qui vous permet
    de télécharger une image
  • 1:03 - 1:05
    et cela vous montre
    où elle est sur internet.
  • 1:06 - 1:08
    En une fraction de seconde,
  • 1:08 - 1:13
    mon écran a été inondé de cette image
  • 1:13 - 1:16
    et des dizaines d'autres images de moi
  • 1:16 - 1:19
    qui avaient été volées
    sur mes réseaux sociaux
  • 1:19 - 1:22
    sur des liens liés
    à des sites pornographiques.
  • 1:24 - 1:30
    Sur ces sites, des prédateurs sexuels
    sans nom et sans visage
  • 1:30 - 1:34
    avaient publié des commentaires sexuels
    très explicites à mon sujet
  • 1:34 - 1:36
    et ce qu'ils aimeraient me faire.
  • 1:36 - 1:39
    « Couvrir son visage
    et baiser son corps »,
  • 1:39 - 1:41
    avait écrit quelqu'un.
  • 1:43 - 1:47
    On avait également publié
    mes informations personnelles :
  • 1:47 - 1:51
    où je vivais,
    ce que j'étudiais, qui j'étais.
  • 1:52 - 1:54
    Mais les choses ont empiré.
  • 1:54 - 1:58
    J'ai vite découvert
    que ces prédateurs sexuels
  • 1:58 - 2:03
    avaient trafiqué ou photoshoppé mon visage
  • 2:03 - 2:09
    sur le corps nu d'actrices adultes
    en plein rapport sexuel,
  • 2:09 - 2:13
    sur des photos où je me faisais
    éjaculer dessus par deux hommes.
  • 2:14 - 2:17
    Cela avait été édité
    pour mettre du sperme sur mon visage.
  • 2:17 - 2:21
    J'avais été incorporée
    sur la jaquette d'un DVD porno.
  • 2:21 - 2:24
    Les contrevenants avaient édité mes images
  • 2:24 - 2:29
    pour donner l'impression que ma blouse
    était transparente ou diaphane
  • 2:29 - 2:31
    et que l'on voit mes mamelons.
  • 2:33 - 2:36
    Les contrevenants avaient éjaculé
    sur des images de moi,
  • 2:37 - 2:44
    avaient pris des photos de leur sperme
    et de leur pénis sur ces images
  • 2:44 - 2:46
    et les avaient postées
    sur des sites pornos.
  • 2:47 - 2:50
    « Du sperme sur des cochonnes imprimées »,
    d'après eux.
  • 2:50 - 2:52
    Vous vous demandez peut-être
  • 2:53 - 2:56
    quelles sortes d'images
    j'avais publiées sur les réseaux sociaux.
  • 2:57 - 3:01
    Me voici, à environ 19 ans,
    à l'hôtel Claremont,
  • 3:01 - 3:02
    à quelques quartiers d'ici.
  • 3:03 - 3:08
    Ils ont superposé ce visage là-dessus.
  • 3:10 - 3:12
    Les choses ont empiré.
  • 3:12 - 3:14
    Rien n'était hors limites
    pour ces prédateurs.
  • 3:14 - 3:19
    Ils ont même publié une image
    avec ma petite sœur sur ces sites.
  • 3:20 - 3:22
    Vous pensez peut-être :
  • 3:22 - 3:24
    « Vous vous habillez de façon provocante,
  • 3:25 - 3:27
    même un peu sexuellement suggestive,
  • 3:30 - 3:32
    peut-être pour attirer l'attention. »
  • 3:33 - 3:36
    Si le corps d'une femme
    attire l'attention,
  • 3:36 - 3:39
    cela ne veut pas dire
    qu'elle cherche à attirer l'attention.
  • 3:39 - 3:42
    Comment définir ce qui est provoquant,
    ce qui est sexuellement suggestif ?
  • 3:42 - 3:46
    Dans certaines parties du monde,
    montrer vos chevilles est provocateur.
  • 3:48 - 3:51
    Peu importe ce qu'une femme porte,
  • 3:51 - 3:55
    cela sera toujours perçu
    comme plus sexuel que cela ne l'est.
  • 3:56 - 4:00
    Dans mon cas, je voulais juste
    me sentir belle et sûre de moi.
  • 4:01 - 4:02
    Quel est le problème à cela ?
  • 4:03 - 4:05
    Vous pensez peut-être :
  • 4:05 - 4:09
    « Ne pouvez-vous pas configurer
    vos réseaux sociaux pour être privés ? »
  • 4:10 - 4:12
    Ces contrevenants étaient calculateurs.
  • 4:13 - 4:16
    Ils ont ajouté mes amis
    sur les réseaux sociaux
  • 4:16 - 4:18
    avec de faux profils,
  • 4:18 - 4:21
    ils ont suivi les photos publiques
  • 4:21 - 4:25
    des événements et lieux
    où je me rendais régulièrement.
  • 4:25 - 4:29
    Pourquoi devrait-on
    se retirer et se cacher
  • 4:29 - 4:32
    par peur qu'une telle chose
    puisse arriver ?
  • 4:32 - 4:35
    Ce que je publie et ce que je porte
  • 4:35 - 4:38
    n'est pas une invitation
    à me violer et à m'agresser.
  • 4:39 - 4:42
    Les seules personnes qui devraient
    changer de comportement,
  • 4:43 - 4:45
    ce sont les contrevenants.
  • 4:46 - 4:49
    (Applaudissements)
  • 4:56 - 4:58
    Vous vous demandez peut-être pourquoi moi.
  • 4:59 - 5:05
    Je ne suis qu'une femme
    parmi les milliers et milliers
  • 5:05 - 5:09
    de femmes ordinaires qui sont les proies
  • 5:09 - 5:16
    à ces horribles cultures en ligne, sites
    et fils de discussion de masse
  • 5:16 - 5:21
    qui sont dédiés à l'exploitation
    et à la modification à des fins sexuelles
  • 5:21 - 5:24
    d'images ordinaires de femmes
    pour en faire du porno.
  • 5:24 - 5:26
    Pendant que je vous parle,
  • 5:26 - 5:29
    des femmes en sont la cible
    et elles ne le savent même pas.
  • 5:30 - 5:34
    Au début, j'ai essayé
    de demander de l'aide.
  • 5:34 - 5:35
    Je suis allée voir la police,
  • 5:35 - 5:37
    j'ai contacté des agences
    gouvernementales,
  • 5:37 - 5:41
    j'ai même essayé d'engager
    un détective privé,
  • 5:41 - 5:43
    mais ils étaient trop chers.
  • 5:43 - 5:45
    Ils ne pouvaient rien faire.
  • 5:45 - 5:47
    Que pourriez-vous faire
  • 5:47 - 5:52
    quand les sites sont hébergés à l'étranger
    et les contrevenants sont à l'étranger ?
  • 5:53 - 5:57
    On m'a dit que je devais
    contacter les sites un par un,
  • 5:57 - 5:59
    notifier les administrateurs
  • 5:59 - 6:01
    pour que tout soit supprimé.
  • 6:01 - 6:03
    Comme vous pouvez l'imaginer,
  • 6:04 - 6:08
    dans un véritable état
    de peur et de douleur,
  • 6:08 - 6:10
    je l'ai fait.
  • 6:10 - 6:12
    J'ai contacté les administrateurs,
  • 6:13 - 6:17
    demandant à ce qu'ils suppriment
    le contenu partagé sans consentement.
  • 6:18 - 6:21
    Cela a parfois été fructueux,
  • 6:21 - 6:24
    mais j'ai aussi connu des revers majeurs.
  • 6:25 - 6:26
    Plus je me battais,
  • 6:28 - 6:30
    plus je découvrais de sites
  • 6:30 - 6:34
    et, avec le temps, plus mes images
    étaient vues et partagées
  • 6:34 - 6:36
    des dizaines de milliers de fois.
  • 6:38 - 6:41
    Un administrateur m'a répondu
  • 6:41 - 6:44
    qu'il ne supprimerait le site
  • 6:45 - 6:49
    que si je lui envoyais des photos
    de moi nue dans les 24 heures.
  • 6:50 - 6:52
    Cela a duré des années,
  • 6:52 - 6:55
    je me suis battue contre ces sites
    louches et répugnants.
  • 6:56 - 6:59
    Mais je menais une bataille
    perdue d'avance.
  • 6:59 - 7:02
    Je ne pouvais plus continuer,
    pour ma santé mentale.
  • 7:03 - 7:05
    Mais que pouvais-je faire ?
  • 7:05 - 7:07
    Peut-être, pensais-je,
  • 7:08 - 7:10
    que si je m'élevais contre cela,
  • 7:10 - 7:12
    je pourrais réhabiliter mon nom
  • 7:13 - 7:16
    et je pourrais réécrire mon histoire
    selon mes propres termes.
  • 7:16 - 7:18
    Peut-être que si je m'élevais contre cela,
  • 7:18 - 7:21
    je pourrais sensibiliser
    les gens à ce sujet.
  • 7:21 - 7:25
    Peut-être je pourrais même
    essayer de changer la loi.
  • 7:26 - 7:28
    Alors c'est ce que j'ai fait.
  • 7:29 - 7:32
    (Applaudissements)
  • 7:38 - 7:41
    Je me suis exprimée publiquement
    à la fin de l'année dernière
  • 7:41 - 7:45
    et les nouvelles de mon histoire
    se sont réverbérées à travers le monde.
  • 7:46 - 7:48
    Mais la réponse était la suivante :
  • 7:48 - 7:50
    « C'est une salope grosse et moche. »
  • 7:50 - 7:51
    « C'est une pute. »
  • 7:51 - 7:54
    « C'est une ordure
    qui réclame de l'attention. »
  • 7:56 - 7:59
    « Sois flattée, bébé,
    c'est un compliment. »
  • 7:59 - 8:03
    On me blâmait en tant que victime,
    on disait que j'étais une pute
  • 8:03 - 8:06
    et on me disait que je méritais
    ce qui m'était arrivé.
  • 8:08 - 8:09
    Franchement,
  • 8:10 - 8:13
    cela a été plus difficile
    pour moi à endurer
  • 8:13 - 8:17
    que mes expériences
    d'exploitation de mes images.
  • 8:20 - 8:23
    Mais je ne pouvais pas laisser
    les critiques m'anéantir.
  • 8:23 - 8:26
    Je savais que ce que les contrevenants
    avaient fait était mal
  • 8:26 - 8:29
    et je savais que ce qu'ils faisaient
    à d'autres était mal.
  • 8:29 - 8:31
    Alors j'ai rédigé une pétition.
  • 8:32 - 8:35
    J'ai envoyé de fervents appels au soutien.
  • 8:37 - 8:38
    Mais cela n'a pas marché.
  • 8:38 - 8:41
    J'ai eu environ 330 signatures.
  • 8:42 - 8:44
    Cela était vraiment décourageant.
  • 8:45 - 8:49
    Mais j'ai ensuite contacté
    mes représentants étatiques et fédéraux.
  • 8:50 - 8:52
    On m'a dirigée vers le département
    du procureur général
  • 8:52 - 8:54
    de la Nouvelle-Galles du Sud
  • 8:54 - 8:59
    qui était déjà en train
    d'ébaucher de nouvelles lois
  • 8:59 - 9:04
    pour criminaliser la distribution
    non consentie d'images intimes.
  • 9:04 - 9:06
    De la violence sexuelle à partir d'images.
  • 9:06 - 9:09
    Aussi connue sous le nom
    de pornodivulgation.
  • 9:09 - 9:14
    Je suis vite devenue une porte-parole,
    un visage public pour les nouvelles lois.
  • 9:15 - 9:16
    Mais je dois souligner
  • 9:16 - 9:19
    que je ne veux pas,
    de quelque manière que ce soit,
  • 9:19 - 9:21
    m'attribuer le mérite
    de ce changement de loi.
  • 9:21 - 9:24
    Cela repose sur les experts
    en cybersécurité,
  • 9:24 - 9:25
    les chercheurs,
  • 9:25 - 9:27
    le département du procureur général,
  • 9:27 - 9:30
    tant de gens qui se sont battus
    durant des années.
  • 9:31 - 9:38
    La Nouvelle-Galles du Sud a été
    le premier État au monde
  • 9:38 - 9:42
    à inclure spécifiquement une provision
    sur la modification d'images.
  • 9:42 - 9:43
    Une chose qui m'est arrivée,
  • 9:43 - 9:46
    une chose dont vous n'entendez
    certainement pas parler souvent.
  • 9:46 - 9:50
    Le territoire de la capitale australienne
    a également criminalisé cela,
  • 9:50 - 9:53
    également avec une provision
    sur les images modifiées.
  • 9:53 - 9:56
    L'année prochaine, l'Australie-Occidentale
    va introduire une nouvelle loi
  • 9:57 - 10:01
    et, espérons-le, introduire
    une provision sur les images modifiées
  • 10:01 - 10:05
    et j'exhorte chaque État et chaque pays
    dans le monde à en faire de même
  • 10:05 - 10:06
    car, actuellement,
  • 10:06 - 10:08
    il n'y a pas de justice
    pour les gens comme moi.
  • 10:11 - 10:12
    Malgré tout,
  • 10:13 - 10:15
    malgré la haine et malgré les critiques,
  • 10:15 - 10:18
    malgré le fait que
    je n'obtiendrai jamais justice,
  • 10:18 - 10:22
    car cela m'est arrivé avant
    ce mouvement de réforme législative,
  • 10:23 - 10:26
    m'exprimer publiquement a été
    la meilleure chose que j'aie faite,
  • 10:26 - 10:29
    car je sais que cela a aidé des gens.
  • 10:29 - 10:32
    Et je souhaite vivre dans un monde
  • 10:32 - 10:35
    où, peu importe ce que je porte
    ou ce que je publie,
  • 10:35 - 10:40
    je mérite toujours d'être traitée
    avec dignité et respect.
  • 10:42 - 10:43
    Du respect.
  • 10:44 - 10:47
    C'est une idée qui mérite d'être partagée.
  • 10:47 - 10:48
    (Applaudissements)
  • 10:48 - 10:49
    Merci.
  • 10:49 - 10:52
    (Applaudissements)
Title:
Des prédateurs ont édité mes photos pour en faire de la pornographie, voici comment j'ai réagi | Noelle Martin | TEDxPerth
Description:

Qui est la personne dans la photographie pornographique ? A-t-elle consenti à ce que cette image soit partagée et vue par des milliers de gens ? Quel effet cela a-t-il sur sa vie ? Les nouveaux médias ont mené à l'observation d'une émergence de la distribution non consentie d'images intimes. Souvent appelée « pornodivulgation », c'est une forme dévastatrice d'agression sexuelle pour les victimes qui sont dégradées par des consommateurs de porno et couvertes de honte en étant traitées de putes par le public. (Cette présentation contient du contenu réservé aux adultes)

Noelle Martin raconte son combat pour réhabiliter son image. Elle partage son périple de victime à activiste prônant une réforme législative et aspirant à une réponse mondiale face à ce problème mondial. Elle se bat pour éliminer la honte et le tabou qui entourent la sexualité des femmes et l'hyper-sexualisation du corps des femmes. Elle s'est battue pour la criminalisation de l'exploitation d'images en Nouvelle-Galles du Sud et continue à faire pression sur le gouvernement du Commonwealth pour adopter des lois criminelles spéciales afin de combattre l'exploitation d'images.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
11:07

French subtitles

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