Le secret derrière la créativité du Daily Show
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0:01 - 0:04Trevor Noah : Mon agent
m'a appelé, j'étais dans un taxi, -
0:04 - 0:07et il m'a dit : « Salut, ça te dirait
de présenter le Daily Show ? » -
0:07 - 0:09Adam Grant : Voici Trevor Noah.
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0:09 - 0:10TN : J'étais abasourdi.
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0:10 - 0:14Je ne crois pas que j'avais saisi
le sérieux de cette émission. -
0:14 - 0:17Je me souviens être sorti du taxi,
les genoux tremblants, -
0:17 - 0:19et je me serais sûrement évanoui
si j'avais juste marché. -
0:19 - 0:22Heureusement j'étais assis
quand il m'a appelé. -
0:22 - 0:25Eh oui, c'est arrivé comme ça.
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0:25 - 0:28AG : Quand Trevor a reçu
cet appel, sa carrière a changé. -
0:28 - 0:31Il avait jusque-là travaillé seul
en tant qu'humoriste -
0:31 - 0:34dans des théâtres, principalement
en Afrique du Sud. -
0:34 - 0:37Maintenant, il travaille
avec une équipe à New York. -
0:37 - 0:41Ils créent quatre émissions par semaine
suivies par des millions de personnes, -
0:41 - 0:43et je veux savoir
comment ils y parviennent, -
0:43 - 0:47parce que d'habitude, les
gros groupes font mourir la créativité. -
0:47 - 0:53(Musique)
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0:53 - 0:56Je suis Adam Grant,
et vous êtes sur WorkLife, -
0:56 - 0:58mon podcast en collaboration avec TED.
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0:58 - 1:00Je suis psychologue du travail.
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1:00 - 1:03J'étudie comment le travail
peut ne pas être nul. -
1:03 - 1:06Dans cette émission, je m'invite
dans des endroits insolites -
1:06 - 1:10qui ont perfectionné quelque chose
que tout le monde devrait connaitre. -
1:10 - 1:13Aujourd'hui, la créativité est analysée,
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1:13 - 1:17et comment être plus créatif
dans n'importe quelles circonstances. -
1:17 - 1:19Merci à Warby Parker
d'avoir parrainé cet épisode. -
1:19 - 1:22(Musique)
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1:22 - 1:24Face à un défi créatif,
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1:24 - 1:27on commence en général par organiser
une séance de brainstorming -
1:27 - 1:28avec un groupe de personnes.
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1:28 - 1:31Les entreprises ont recours
au brainstorming depuis des années. -
1:31 - 1:33Il y a juste un petit problème :
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1:33 - 1:35ça ne marche pas.
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1:36 - 1:39Des décennies d'études nous ont prouvé
que le brainstorming est contre-productif. -
1:39 - 1:42Les groupes produisent moins d'idées
et de moindre qualité -
1:42 - 1:45que ces mêmes personnes
travaillant seules. -
1:45 - 1:46(Musique)
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1:46 - 1:49Pourquoi le brainstorming en groupe
entrave-t-il la créativité ? -
1:49 - 1:54Tout d'abord, les gens se taisent
de peur de paraître stupides. -
1:54 - 1:58Puis d'autres personnes font taire
les autres en dominant la conversation. -
1:58 - 2:01Et enfin, tout le monde approuve
l'idée préférée du chef. -
2:02 - 2:05Mais le Daily Show
a surmonté ces problèmes. -
2:05 - 2:08Il a déchiffré le code
de la créativité de groupe, -
2:08 - 2:10et j'y vais pour trouver comment.
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2:10 - 2:14(Musique)
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2:14 - 2:16On est mardi, il est 9h du matin.
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2:16 - 2:18(Chevauchement de voix)
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2:18 - 2:21D'emblée, il est clair que cette émission
est une machine énorme. -
2:21 - 2:24Chaque jour, son équipe est formée
de plus d'une centaine de personnes. -
2:25 - 2:27Mais je veux m'attarder
sur un de ses éléments : -
2:27 - 2:29la salle de rédaction.
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2:29 - 2:31L'équipe créative de scénaristes,
de producteurs -
2:31 - 2:34et d'artistes se réunissent là.
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2:34 - 2:37Une salle de rédaction est un peu le rêve
de tout psychologue du travail, -
2:37 - 2:39du moins, en ce qui me concerne,
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2:39 - 2:42et le Daily Show m'offre
un accès aux coulisses. -
2:42 - 2:44Leur journée démarre avec une page blanche
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2:44 - 2:47et s'achève avec 22 minutes de rire.
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2:47 - 2:48(Chevauchement de voix)
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2:48 - 2:51Trente personnes sont
entassées dans la salle. -
2:51 - 2:52Certains sont assis sur des canapés,
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2:52 - 2:54beaucoup sont assis sur le sol,
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2:54 - 2:56et certains ont même amené leur chien.
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2:56 - 2:59Ils commencent à lancer des idées
avant l'arrivée de Trevor. -
2:59 - 3:01(Chevauchement de voix)
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3:01 - 3:03On est en novembre et l'actualité du jour
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3:03 - 3:06concerne le candidat au Sénat
de l'Alabama, Roy Moore. -
3:06 - 3:09Il reste quelques semaines
avant l'élection -
3:09 - 3:10qui remplacera Jess Sessions.
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3:11 - 3:13Nous savons tous comment ça s'est fini,
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3:13 - 3:16mais à l'époque, c'était un sujet en or.
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3:16 - 3:20Ils visionnent des extraits du journal
de la veille puis ils débattent. -
3:20 - 3:23Journal : ... Roy Moore aurait été
banni du centre commercial. -
3:23 - 3:24(Rires)
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3:24 - 3:27Allison MacDonald, productrice :
L'idée qu'un centre commercial -
3:27 - 3:30est plus exigeant que le Sénat...
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3:30 - 3:32Journal : Moore a immédiatement
nié toute accusation. -
3:32 - 3:35Roy Moore : Je n'ai jamais fait
ce qu'elle m'a accusé d'avoir fait. -
3:35 - 3:39Je ne connais même pas cette femme.
Je ne sais rien d'elle. -
3:39 - 3:42Je ne sais même pas
où est ce restaurant ou était. -
3:42 - 3:45Max Brown, producteur :
Il dit : « Je n'ai rien fait. -
3:45 - 3:46C'est absolument faux.
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3:46 - 3:48Je ne sais pas de quoi il s'agit. »
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3:48 - 3:51Mais ceux qui l'accusent disent :
« Il était là tous les soirs. -
3:51 - 3:53Nous avons une photo de lui dédicacée. »
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3:53 - 3:56Josh Johnson, scénariste :
Tôt ou tard, il va se mettre à dire : -
3:56 - 3:59« Je ne viens même pas de l'Alabama.
Je n'y suis jamais allé. » -
3:59 - 4:00(Rires)
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4:00 - 4:04Steve Bodow, producteur exécutif :
Je ne suis pas Roy Moore. -
4:05 - 4:08AG : On a l'impression
d'être à un grand repas de famille. -
4:08 - 4:10Tout le monde se mêle à la conversation.
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4:10 - 4:13Zhubin Parang, scénariste :
Je me demande s'il est gravé -
4:13 - 4:17sur sa banquette préférée,
« Roy Moore s'assoie ici ». -
4:17 - 4:21« Je n'ai jamais commandé des pancakes
et des gaufres », et le restaurant dit : -
4:21 - 4:25« C'est ce que l'on appelle
la spécialité Roy Moore. » -
4:25 - 4:29Jimmy Don, producteur principal : Sa photo
est sur le mur du pancake challenge. -
4:29 - 4:31AG : J'ai d'abord remarqué
-
4:31 - 4:33que la salle est remplie d'élans créatifs.
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4:33 - 4:37Croyez-le ou non, ça a un nom
en psychologie de la créativité : -
4:37 - 4:38ça s'appelle la sporadicité.
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4:38 - 4:41(Musique)
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4:41 - 4:44C'est comme les meilleurs moments
d'improvisation dans le jazz. -
4:44 - 4:48Une personne joue une note,
une autre intervient avec une harmonie, -
4:48 - 4:52et rapidement, vous voici avec un son
collectif que personne n'avait prévu. -
4:52 - 4:55La plupart des groupes
n'atteignent jamais ce point, -
4:55 - 4:57mais la sporadicité
ne passe pas inaperçue. -
4:57 - 5:02Au Daily Show, la salle
semble exploser d'idées. -
5:02 - 5:04Vous pouvez l'entendre
avec la blague sur Roy Moore. -
5:04 - 5:07ZP : Je crois... C'est bon.
Alors, quoi de neuf ? -
5:07 - 5:09AG : Trevor Noah vient juste d'arriver.
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5:09 - 5:12ZP : On se marre en regardant Roy Moore
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5:12 - 5:14au centre commercial, traînant jusqu'à...
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5:14 - 5:17TN : Il se fait bannir
du centre commercial ? -
5:17 - 5:19TN : C'est un détail
monstrueux qu'ils ont omis. -
5:19 - 5:21ZP : Alors qu'il est juge.
-
5:21 - 5:24TN : Même le garde lui dit :
« Écoutez, M. le Juge, je sais. » -
5:24 - 5:27MB : C'est dur de se faire bannir
d'un centre commercial. -
5:27 - 5:29Les ados à problèmes
ne se font pas bannir. -
5:29 - 5:32Dan McCoy, scénariste :
J'aime comment il se justifie -
5:32 - 5:35à propos de ces incidents :
« Non, je volais du rouge à lèvres. » -
5:35 - 5:37(Rires)
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5:37 - 5:40AG : À ce moment-là,
mes oreilles se dressent. -
5:40 - 5:44La sporadicité est de retour,
même avec Trevor dans la salle. -
5:44 - 5:47Chacun balance des débuts
d'idées à leur chef. -
5:47 - 5:50Il faut être très à l'aise
pour brainstormer à la volée -
5:50 - 5:54devant la personne
la plus importante de votre boîte ? -
5:54 - 5:57Si vous avez un patron
qui vous juge sans arrêt, -
5:57 - 5:59ce serait un cauchemar.
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5:59 - 6:01Vous auriez peur de vous tromper
ou d'avoir l'air bête. -
6:03 - 6:05Mais Trevor instaure
une ambiance accueillante. -
6:05 - 6:07Il n'y a pas d'agitation, pas de panique.
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6:07 - 6:09Il guide le groupe.
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6:09 - 6:13Bien que le temps presse,
il n'a pas l'air stressé. -
6:13 - 6:16TN : On va passer rapidement
en revue cette liste. -
6:16 - 6:18AG : La réunion se termine à 10h30.
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6:18 - 6:20Ils ont mis au point un plan
pour l'émission. -
6:20 - 6:22Il est temps de répartir les tâches.
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6:22 - 6:26Les scénaristes n'ont que deux heures
avant de rendre leur premier brouillon. -
6:26 - 6:31ZP : J'ai besoin de deux scénaristes
pour le segment sur l'Asie -
6:31 - 6:37et de deux autres qui veulent faire
le sketch Don-Jr-est-un-idiot. -
6:37 - 6:39AG : Ils partent par deux pour écrire.
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6:39 - 6:43J'ai envie de creuser pour comprendre
leur façon de créer les conditions idéales -
6:43 - 6:44à la sporadicité.
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6:44 - 6:47Je suis donc allé voir les scénaristes
en chef, Zhubin Parang, -
6:47 - 6:50et Daniel Radosh.
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6:50 - 6:53AG : Les psychologues parlent
de la sporadicité, -
6:53 - 6:55comme la rapidité à laquelle
on parle à tour de rôle -
6:55 - 6:57et on s'interrompt.
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6:57 - 6:59Par moments, quelqu'un sortait
une bonne blague -
6:59 - 7:01et quatre personnes surenchérissaient.
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7:01 - 7:04Daniel Radosh : L'essentiel est
de créer des blagues à partir du sujet, -
7:04 - 7:06c'est de là que vient la sporadicité.
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7:06 - 7:09AG : J'adore que tu aies adopté ce mot
-
7:09 - 7:11comme si c'était normal
de parler comme ça. -
7:11 - 7:12DR : Nous sommes à 100% en impro.
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7:12 - 7:15C'est ça la nouvelle expression.
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7:15 - 7:18AG : Mais soyons clair, tout le monde
n'était pas d'accord dès le départ. -
7:18 - 7:22Voici deux des plus jeunes scénaristes,
Kat Radley et Colleen Werthmann. -
7:23 - 7:24Colleen Werthmann : La sporadicité ?
-
7:24 - 7:28Kat Radley : C'est toi qui as inventé ça ?
AG : Non, je l'ai emprunté. -
7:28 - 7:30C'est un collègue qui m'en a parlé.
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7:30 - 7:32Je m'appelle Anita Williams Woolley.
-
7:32 - 7:35Je suis maître de conférences
à l'université de Carnegie Mellon. -
7:35 - 7:41La sporadicité, c'est lorsque
tout le monde parle et se répond -
7:41 - 7:42en peu de temps,
-
7:42 - 7:46au lieu de faire traîner la conversation.
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7:46 - 7:50AG : Anita a constaté la sporadicité
dans toutes sortes de groupes, -
7:50 - 7:51pas seulement au travail.
-
7:51 - 7:54AWW : J'ai quatre frères aînés
et trois garçons, -
7:54 - 7:57et c'est l'histoire de ma vie,
-
7:57 - 7:59parce que, pendant presque
toutes les conversations, -
7:59 - 8:02on peut m'entendre dire :
« Attends, laisse-moi finir. » -
8:02 - 8:04La conversation est très sporadique
-
8:04 - 8:06avec beaucoup d'interruptions,
-
8:06 - 8:10ce qui ne semble pas du tout les embêter
mais peut me rendre folle parfois. -
8:10 - 8:13AG : Couper la parole
n'est pas toujours impoli. -
8:13 - 8:16Lorsque vous êtes débordés,
tout le monde doit parler rapidement. -
8:16 - 8:20Anita a observé des équipes
de programmeurs dans différents pays -
8:20 - 8:23et a découvert que les équipes
les plus productives étaient sporadiques. -
8:23 - 8:25AWW : Les équipes les plus efficaces
-
8:25 - 8:28collectaient les emplois du temps
des autres membres -
8:28 - 8:32et se connectaient en même temps
-
8:32 - 8:36et s'échangeaient des messages,
s'envoyaient du code, -
8:36 - 8:40alors que d'autres équipes
communiquaient autant -
8:40 - 8:43et étaient aussi actives,
-
8:43 - 8:46mais cette interaction était dictée
par leurs emplois du temps personnels, -
8:46 - 8:49et n'étaient pas aussi efficaces.
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8:49 - 8:51AG : La sporadicité est
le signe de l'efficacité -
8:51 - 8:54d'une session de brainstorming.
-
8:54 - 8:57C'est lorsqu'un groupe
atteint son pic de créativité -
8:57 - 9:01parce tout le monde participe
librement et apporte ses idées. -
9:01 - 9:05AWW : Je ne crois pas que la sporadicité
est spécifique aux métiers créatifs. -
9:05 - 9:10Je crois toutefois que ces métiers
bénéficient réellement de la sporadicité. -
9:10 - 9:12Ceux qui participent à
la conversation sont stimulés, -
9:12 - 9:16parce qu'à chaque intervention,
quelqu'un répond immédiatement, -
9:16 - 9:19vous savez qu'ils vous écoutent,
donc vous les écoutez. -
9:19 - 9:23Il est plus facile d'échanger
et de construire des idées. -
9:24 - 9:26AG : Bien sûr, la sporadicité
est différente -
9:26 - 9:30lorsque vous travaillez avec des blagues
et non des lignes de code. -
9:30 - 9:34Dans la salle de rédaction, la sporadicité
n'apparaît pas par accident. -
9:34 - 9:35J'en ai parlé à Trevor Noah.
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9:36 - 9:38TN : Lorsque je suis
dans la salle de rédaction, -
9:38 - 9:40je pense à deux choses.
-
9:40 - 9:44D'abord, je pense à ce que l'on va faire
dans l'émission du jour, -
9:44 - 9:49puis je pense à la salle
comme à une salle de théâtre, -
9:49 - 9:53et à tout l'humour dont elle est
imprégnée à cet instant. -
9:53 - 9:57Je sais que c'est très superstitieux
-
9:57 - 10:00et que personne ne peut jamais le prouver,
-
10:00 - 10:04mais je crois qu'on peut absorber le rire,
-
10:04 - 10:07comme la fumée dans le tabagisme passif,
-
10:07 - 10:10dans le tissu même de notre existence
en tant qu'êtres humains. -
10:10 - 10:13AG : Quand je t'observais ce matin,
certaines choses m'ont intrigué. -
10:13 - 10:16Lorsque tu es arrivé,
je m'attendais à un changement, -
10:16 - 10:18mais ça n'a rien changé,
-
10:18 - 10:22ce qui me dit que tu as créé une ambiance
très saine au niveau psychologique. -
10:22 - 10:23Les gens n'ont pas peur de toi.
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10:23 - 10:26TN : Ah, dans la salle. C'est marrant, ça.
-
10:26 - 10:28AG : Ils ne paniquent pas
quand tu arrives, -
10:28 - 10:31et ils proposent encore
des blagues pas terribles. -
10:31 - 10:33Ça s'appelle la sécurité psychologique.
-
10:34 - 10:37C'est lorsque vous pouvez prendre
des risques sans avoir peur. -
10:37 - 10:42Sans ce sentiment de sécurité,
les élans créatifs sont impossibles. -
10:42 - 10:43Les gens s'auto-censurent.
-
10:43 - 10:47TN : J'ai toujours cru
que dans toute relation, -
10:47 - 10:50lorsque quelqu'un a le dessus,
-
10:50 - 10:52que ce soit dans une famille,
avec un parent, -
10:52 - 10:56ou que ce soit un professeur,
un supérieur au travail, -
10:56 - 11:02ce qui fait ressortir le meilleur
chez les gens, c'est un respect mutuel. -
11:02 - 11:05Je sais que mon équipe m'aide
à créer la meilleure émission -
11:05 - 11:08et elle sait que je veux créer
l'émission la plus drôle. -
11:08 - 11:11Ça a pris du temps mais maintenant,
lorsque j'entre dans une réunion, -
11:11 - 11:15j'entre dans une conversation
qui se poursuit. -
11:15 - 11:18AG : Construire un tel sentiment
de sécurité prend du temps. -
11:18 - 11:20C'est quelque chose qui se crée
jour après jour, -
11:20 - 11:23et on peut le voir dans de courts moments.
-
11:23 - 11:25Il y en a un qui m'a interpellé
dans la salle de rédaction. -
11:25 - 11:30TN : Je dis que ta blague était
bonne, même dans la salle. -
11:30 - 11:32ZP : C'était vraiment bien, ça a pris.
-
11:32 - 11:34AG : Vous avez entendu ça ?
-
11:34 - 11:37Trevor vient de dire que son scénariste
en chef a dit une bonne blague. -
11:37 - 11:40ZP : Je suis marrant.
J'écris de bonnes blagues. -
11:40 - 11:44AG : L'idée de la sporadicité,
c'est que lorsqu'un groupe est lancé, -
11:44 - 11:46vous voulez continuer comme ça.
-
11:46 - 11:48Je me demande pourquoi Trevor
les a interrompus. -
11:48 - 11:50AG : Est-ce un effort conscient de ta part
-
11:50 - 11:52de féliciter quelqu'un devant le groupe ?
-
11:52 - 11:54Ou est-ce que ça sort spontanément ?
-
11:54 - 11:56TN : Je crois que c'est inconscient,
-
11:56 - 12:00mais pour moi, c'est important de rendre
à César ce qui appartient à César. -
12:00 - 12:03Surtout lorsque l'on travaille
dans un environnement -
12:03 - 12:06où les éloges s'adressent
inévitablement à moi. -
12:06 - 12:10Si quelque chose de formidable arrive,
c'est Trevor que l'on félicite. -
12:10 - 12:14Si quelque chose d'horrible se produit,
c'est Trevor aussi que l'on accuse. -
12:14 - 12:17Je crois que ça fait avancer les gens
en tant qu'êtres humains, -
12:17 - 12:21de savoir que l'on est reconnu
pour ce que l'on fait. -
12:21 - 12:24AG : Dans un groupe très dynamique,
-
12:24 - 12:26c'est facile de perdre de vue
qui a dit quoi -
12:26 - 12:28et si notre contribution est importante.
-
12:28 - 12:29Voici Daniel.
-
12:29 - 12:34DR : C'est comme un mixeur,
on mélange tout ce contenu, -
12:34 - 12:36et on se retrouve avec une sorte
de smoothie humoristique -
12:36 - 12:39qui est délicieux,
mais on ne pourra pas dire : -
12:39 - 12:41« C'est ma fraise qui était dedans. »
-
12:41 - 12:46On sait tous que la plupart des blagues
ne seront pas retenues, -
12:46 - 12:49en particulier pas dans
leur forme originelle. -
12:49 - 12:53TN : Ce n'est peut-être pas ta blague
qui se retrouvera à la télévision -
12:53 - 12:56mais peut-être que la blague
qui te fait ressentir des choses -
12:56 - 12:59t'amènera vers la blague
que tu mets à la télévision. -
12:59 - 13:01Hier, j'ai pensé à une phrase
-
13:01 - 13:04en rapport aux accusations sur Roy Moore.
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13:04 - 13:06Sean Hannity était venu le défendre.
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13:06 - 13:11J'ai dit : « Sean Hennit a un abonnement
au mauvais côté de l'histoire. » -
13:11 - 13:14Ça m'a fait rigoler, vous savez.
-
13:14 - 13:17Et j'ai pensé :
« Ouais, je vais dire ça. » -
13:17 - 13:20Si votre journée est marquée par la joie,
-
13:20 - 13:24cette joie se manifestera
dans le produit final, qui est l'émission. -
13:26 - 13:28AG : Nous revenons
avec Trevor et le Daily Show -
13:28 - 13:30après la pause.
-
13:30 - 13:32Cette publicité sera assez différente.
-
13:32 - 13:34Pour continuer à explorer
les idées créatives au travail, -
13:34 - 13:38nous vous emmenons dans les coulisses
de Warby Parker, notre parrain. -
13:38 - 13:41(Musique)
-
13:41 - 13:45AG : Neil Blumenthal et Dave Gilboa
de Warby Parker ont beaucoup en commun. -
13:45 - 13:48Neil Blumenthal : Nos voix sont peut-être
difficile à différencier, -
13:48 - 13:50... mais je suis Neil.
Dave Gilboa : Je suis Dave. -
13:50 - 13:53AG : Ça n'aide pas du tout.
Mais merci d'avoir essayé. -
13:53 - 13:55(Rires)
-
13:55 - 13:58AG : Eh oui, ils ont la même voix,
ils sont allés à la même école, -
13:58 - 13:59ils ont les mêmes amis
-
13:59 - 14:02et ils ont aussi le même travail.
-
14:02 - 14:04Neil et Dave sont les co-fondateurs
de Warby Parker, -
14:04 - 14:07une entreprise milliardaire
qui a rendu les lunettes cool. -
14:08 - 14:11J'ai toujours été fasciné par les duos
dynamiques comme Neil et Dave. -
14:11 - 14:13Ils dirigent cette entreprise ensemble,
-
14:13 - 14:16mais leur vision collaborative
s'étend à travers la culture. -
14:16 - 14:18La capacité à travailler avec des équipes,
-
14:18 - 14:21du produit jusqu'au service
après-vente et à la vente, -
14:21 - 14:24est la clé du succès de Warby Parker.
-
14:24 - 14:26Je les ai rencontrés au siège à New York
-
14:26 - 14:29pour leur demander comment diriger à deux.
-
14:29 - 14:30(Musique)
-
14:30 - 14:34AG : La métaphore évidente
d'une relation de co-dirigeants -
14:34 - 14:36est un couple marié,
-
14:36 - 14:37mais vous en parlez tous les deux
-
14:37 - 14:40plutôt en termes de parentalité.
-
14:40 - 14:42NB : Tu sais, je crois que c'est vrai.
-
14:42 - 14:45Avec la parentalité, vous avez
besoin d'une philosophie. -
14:45 - 14:51Vous avez besoin d'une vision
pour faire grandir vos enfants. -
14:51 - 14:54DG : Les succès sont plus stimulants
lorsqu'ils sont célébrés -
14:54 - 14:55et les échecs plus tolérables
-
14:55 - 15:01lorsque l'on peut atténuer
la part de frustration qui les accompagne. -
15:01 - 15:04NB : Parfois, nous jouons
des rôles différents, -
15:04 - 15:07comme dans une négociation,
il y a le bon flic et le méchant flic. -
15:07 - 15:10J'ai deux enfants de 2 et 6 ans,
je le sais bien. -
15:10 - 15:12Rachel et moi faisons souvent ça aussi.
-
15:12 - 15:15AG : Comment dirige-t-on une
entreprise avec un ami ? -
15:15 - 15:19NB : Je parle souvent
à d'autres fondateurs et PDG -
15:19 - 15:23et souvent, ils parlent
de la solitude de leur position, -
15:23 - 15:25et je n'ai jamais ressenti ça.
-
15:25 - 15:28Ce que je préfère dans le fait
d'avoir un partenaire, -
15:28 - 15:33c'est qu'on peut se regarder
et se mettre à rigoler. -
15:33 - 15:35Certaines situations sont très difficiles.
-
15:35 - 15:37D'autres sont simplement absurdes,
-
15:37 - 15:40et l'expérience est plus agréable,
-
15:40 - 15:43avec quelqu'un à ses côtés.
-
15:43 - 15:46AG : Quels sont les trois
conseils les plus importants -
15:46 - 15:49pour quelqu'un qui voudrait
s'engager dans la même voie ? -
15:49 - 15:51NB : Construire la confiance,
-
15:51 - 15:55beaucoup communiquer,
pour gagner la confiance de l'autre, -
15:55 - 16:00et travailler avec quelqu'un avec qui
vous appréciez passer du temps. -
16:00 - 16:03AG : Combien d'heures avez-vous passé
à travailler ensemble -
16:03 - 16:05au cours de vos vies ?
-
16:05 - 16:07DG : Peut-être 15 000 heures ?
-
16:07 - 16:09Et c'est quoi déjà ? Vous avez
besoin de 10 000 heures -
16:09 - 16:11pour être expert dans un domaine ?
-
16:11 - 16:13NB : On est experts de l'autre.
-
16:13 - 16:14(Rires)
-
16:14 - 16:15NB : C'est pour quand la bague ?
-
16:15 - 16:17(Rires)
-
16:17 - 16:19(Musique)
-
16:19 - 16:22AG : C'était Neil Blumenthal
et Dave Gilboa, -
16:22 - 16:24co-fondateurs et co-PDG de Warby Parker.
-
16:24 - 16:27Warby Parker offre des tonnes
de montures intéressantes. -
16:27 - 16:29Si vous en avez assez
de porter des lentilles, -
16:29 - 16:31vous devriez essayer leur monocle.
-
16:31 - 16:33Vous ne savez pas par où commencer ?
-
16:33 - 16:36Testez gratuitement, chez vous,
cinq montures différentes -
16:36 - 16:37pendant cinq jours.
-
16:37 - 16:40Si elles ne vous plaisent pas,
vous les renvoyez. -
16:40 - 16:43Faites un essai dès aujourd'hui
avec warbyparker.com/TED. -
16:43 - 16:49(Musique)
-
16:50 - 16:52AG : Si vous connaissez le brainstorming,
-
16:52 - 16:55vous savez que vous ne
devriez pas retenir vos critiques. -
16:55 - 16:57Chaque pensée doit sortir.
-
16:57 - 16:59Il n'y a pas de mauvaises idées.
-
17:00 - 17:03Ce qui est, en fait, une mauvaise idée.
-
17:03 - 17:05Les gens sont plus créatifs
-
17:05 - 17:07dans les groupes
où la critique est bienvenue. -
17:07 - 17:09Elle place la barre plus haut.
-
17:09 - 17:14La sécurité psychologique ne veut pas dire
que tout est doux et confortable. -
17:14 - 17:16Il faut quand même être exigeant.
-
17:16 - 17:20Au Daily Show, personne ne laisse passer
une mauvaise blague. -
17:20 - 17:22DR : On ne chie pas
sur une mauvaise blague. -
17:22 - 17:25Je veux dire, si mais, vous savez...
-
17:25 - 17:26AG : À quoi ça ressemble ?
-
17:26 - 17:29ZP : À de la taquinerie, je dirais.
-
17:29 - 17:31Bien qu'en général,
celui qui a sorti la blague -
17:31 - 17:34est le premier à plaisanter
de sa médiocrité. -
17:34 - 17:38AG : Vous créez un sentiment de sécurité
en aidant les gens à rire d'eux-mêmes. -
17:38 - 17:41De nouvelles expériences
nous montrent comment faire. -
17:41 - 17:43Tout commence avec un trombone.
-
17:43 - 17:46(Musique)
-
17:46 - 17:47Des chercheurs ont demandé :
-
17:47 - 17:51« Combien de nouveaux usages
pouvez-vous trouver pour ce trombone ? » -
17:51 - 17:53Les gens sont partis brainstormer.
-
17:53 - 17:56Le groupe 1 est revenu
avec des idées assez banales : -
17:56 - 17:59une bague, un bracelet et un collier.
-
17:59 - 18:02Mais le groupe 2 est revenu avec
des usages totalement inédits, -
18:02 - 18:07comme une suture de plaie,
une œuvre d'art et un tournevis. -
18:08 - 18:09Pourquoi cette différence ?
-
18:09 - 18:13Dans le premier groupe, tout le monde
s'est lancé dans le brainstorming, -
18:13 - 18:14mais dans le deuxième groupe,
-
18:14 - 18:17les participants ont chacun partagé
une histoire gênante, -
18:17 - 18:19avant la session de brainstorming.
-
18:19 - 18:22Et ce simple fait les a désinhibés.
-
18:23 - 18:26Les scénaristes du Daily Show
en ont fait l'expérience. -
18:26 - 18:31ZP : Une fois, ma langue a fourché,
et j'ai dit que pour rester flexibles, -
18:31 - 18:34nous devrions tous rester sur le qui-rit.
-
18:34 - 18:37Je voulais dire que nous devrions
tous rester sur le qui-vive. -
18:37 - 18:39C'était il y a deux ans,
-
18:39 - 18:42et pendant deux ans, je n'ai pas arrêté
de dire « sur le qui-rit », -
18:42 - 18:45parce que tout le monde me dit
que ce n'est pas ça. -
18:45 - 18:47DR : C'est mieux de dire
« sur le qui-vive » ? -
18:47 - 18:50ZP : C'est la vraie expression.
-
18:50 - 18:53AG : Rien ne devrait être sur la sellette.
DR : L'Exorciste. -
18:53 - 18:58ZP : Quoiqu'il en soit, chaque erreur
que l'on fait en salle de rédaction -
18:58 - 19:00devient une blague,
-
19:00 - 19:03et je crois que ça aide à entretenir
une atmosphère créative. -
19:03 - 19:07Si on prend tous les trucs nuls
et qu'on s'en moque, -
19:07 - 19:10tout le monde se sent
un peu plus détendu pour s'exprimer. -
19:11 - 19:13AG : Je me suis amusé
à parler aux scénaristes -
19:13 - 19:15de sécurité et de sporadicité,
-
19:15 - 19:17mais je n'arrête pas de penser à l'heure.
-
19:18 - 19:21Il reste près de trois heures
avant l'enregistrement. -
19:21 - 19:23Bien que je ne travaille pas
sur cette émission, -
19:23 - 19:26je commence un peu
à angoisser devant l'échéance. -
19:26 - 19:29J'ai demandé à Kat et à Colleen
si elles paniquaient. -
19:29 - 19:31AG : Réalisez-vous comme c'est dingue
-
19:31 - 19:33de commencer à 9h et d'avoir
une émission le soir même ? -
19:33 - 19:36KR : Oui, c'est dingue.
-
19:36 - 19:39Avant de travailler ici, je me demandais
comment c'était possible -
19:39 - 19:41mais maintenant, j'ai pigé.
-
19:41 - 19:43Il y a assez de personnes talentueuses
-
19:43 - 19:45pour pouvoir y arriver.
-
19:45 - 19:48Mais c'est dingue.
Le rythme est très intense... -
19:48 - 19:52CW : Mais c'est comme une usine
qui tourne depuis très longtemps. -
19:52 - 19:53AG : Une usine ?
-
19:53 - 19:56CW : C'est une machine
extrêmement bien rodée. -
19:56 - 19:58KR : On fait aussi des chaussures.
-
19:58 - 19:59(Rires)
-
19:59 - 20:02CW : Notre contribution à tous
est incroyablement précise. -
20:02 - 20:05Vous connaissez le délai et la durée,
vous connaissez les normes de qualité. -
20:05 - 20:07Tu vois ce que je veux dire ?
-
20:07 - 20:11AG : Oui. Personne n'a l'air de stresser.
Tout le monde est assez relax, souriant. -
20:11 - 20:13C'est toujours comme ça ?
-
20:13 - 20:15KR : Ça dépend des jours,
-
20:15 - 20:18mais en général, tout le monde
semble assez détendu. -
20:18 - 20:20On ne se dit jamais :
« Tout repose sur moi. » -
20:20 - 20:23On sait qu'il y aura toujours
quelqu'un pour nous aider. -
20:23 - 20:28CW : Oui, sentir une liberté
et des possibilités -
20:28 - 20:32aide toujours à se montrer créatif.
-
20:32 - 20:39Même si on a cette lueur
d'anxiété ou autre en soi, -
20:39 - 20:40c'est mieux de se dire :
-
20:40 - 20:42« Tu sais quoi ?
Je suis une rivière d'abondance. » -
20:42 - 20:45C'est un peu niais mais ça marche.
-
20:46 - 20:49AG : L'atmosphère détendue libère
ces élans de créativité. -
20:49 - 20:51Ils ont aussi la chance de savoir
-
20:51 - 20:54que leurs journées sont méticuleusement
préparées et organisées. -
20:54 - 20:57La structure est partout,
-
20:57 - 21:00parce que le Daily Show a réussi,
consciemment ou non, -
21:00 - 21:03à introduire des bulles de travail
dans chaque journée. -
21:03 - 21:05(Musique)
-
21:05 - 21:07Les bulles de travail.
-
21:07 - 21:09Pensez à un moment où
vous êtes entré dans une réunion -
21:09 - 21:12et avez essayé de rejoindre la discussion,
-
21:12 - 21:13sans succès.
-
21:13 - 21:15C'était comme si vous rebondissiez
-
21:15 - 21:17contre un champ de force.
-
21:17 - 21:19C'est ça, une bulle de travail,
-
21:19 - 21:22tout le monde est complètement
absorbé dans un projet commun. -
21:22 - 21:24Le groupe reste concentré.
-
21:24 - 21:28De cette façon, chacun peut surenchérir
sur les idées et les élans des autres. -
21:28 - 21:32Les bulles de travail donnent
aux équipes l'espace nécessaire -
21:32 - 21:34pour peaufiner et parfaire leurs idées.
-
21:34 - 21:36Sans ces heures de collaboration sacrées,
-
21:36 - 21:40ils travailleraient tous à des moments
différents, désynchronisés. -
21:40 - 21:43ZP : Une fois que les scénaristes
se mettent à écrire, -
21:43 - 21:45ils disposent de deux heures
sans interruption -
21:45 - 21:47afin de réfléchir à une structure
-
21:47 - 21:51dans le respect des directives établies,
pour ajouter leurs blagues. -
21:51 - 21:55Je ne les interromps
qu'en cas de changement majeur -
21:55 - 21:56annoncé par Trevor,
-
21:56 - 21:59ou en cas d'information inédite
exigeant une révision immédiate. -
21:59 - 22:02AG : Trop de structure
peut inhiber la créativité, -
22:02 - 22:04tout comme le manque de structure.
-
22:04 - 22:08Si vous convenez ensemble de règles
sur le cadre et la durée du travail, -
22:08 - 22:11vous pouvez vous concentrer
sur le travail en lui-même. -
22:11 - 22:15Voici Jen Flanz et Steve Bodo,
les producteurs en chef. -
22:15 - 22:18Jen Flanz : La légende
dit que sur une émission humoristique, -
22:18 - 22:20on s'amuse sans arrêt
-
22:20 - 22:22et on fait rebondir
des balles de ping-pong. -
22:22 - 22:25C'est drôle, mais c'est organisé
comme une salle de presse. -
22:25 - 22:29Steve Bodow : Préparation et structure :
ça paraît rigide, -
22:29 - 22:32mais c'est vraiment ce qui vous donne
la liberté de trouver -
22:32 - 22:35ces découvertes créatives
qui donnent de la vie au contenu. -
22:35 - 22:39AG : Parce que bien sûr, la créativité
ne commence pas avec une page blanche. -
22:39 - 22:41Elle commence avec du contenu original.
-
22:41 - 22:42Dans le cas du Daily Show,
-
22:42 - 22:44ce sont les informations
de la réunion matinale. -
22:44 - 22:47Les producteurs ont déjà évalué
des heures d'enregistrement -
22:47 - 22:50et ont sélectionné les morceaux
les plus prometteurs. -
22:50 - 22:52Une fois les gros titres sélectionnés,
-
22:52 - 22:55les scénaristes savent que la première
partie fera de 7 à 12 minutes, -
22:55 - 22:57la deuxième partie entre 4 et 7 minutes,
-
22:57 - 23:00et ils savent à la seconde près
ce qu'ils doivent écrire. -
23:00 - 23:03Je sors Dan Amira et David Kibukka
de leur bulle de travail. -
23:03 - 23:06Ils essaient de transformer
les informations du matin -
23:06 - 23:07en un sketch impeccable.
-
23:07 - 23:10David Kibukka : Vous vous imaginez
-
23:10 - 23:12que tout le monde sort
les meilleures blagues sans arrêt. -
23:12 - 23:14Puis quand vous réalisez que non —
-
23:14 - 23:17Dan Amira : La plupart des blagues
sont vraiment pourries. -
23:17 - 23:19DK : Vous vous dites :
« Je vais en rajouter », -
23:19 - 23:22en espérant qu'à l'enregistrement,
elle aura été supprimée -
23:22 - 23:24et remplacée par quelque chose
de fabuleux. -
23:24 - 23:29Parce que le premier brouillon
n'est pas censé être le dernier brouillon. -
23:29 - 23:31DA : C'est pour ça
que c'est le premier brouillon. -
23:31 - 23:34DK : Ouais, c'est un élément clé
dans le choix du nom. -
23:35 - 23:38AG : D'accord, la structure et la sécurité
aident la sporadicité. -
23:38 - 23:41Vous avez aussi besoin
du bon mélange de personnes. -
23:41 - 23:43Et il est difficile de juger
le talent créatif. -
23:43 - 23:45Prenez l'une de mes études préférées.
-
23:45 - 23:49Les producteurs d'Hollywood
préfèrent les scénarios d'écrivains -
23:49 - 23:52qui se présentent comme des artistes
à la mode ou des vendeurs accomplis. -
23:52 - 23:56Les écrivains qui portent des lunettes
fantaisie semblent être avantagés. -
23:57 - 24:01Le Daily Show ne veut pas être influencé
par ces stéréotypes. -
24:01 - 24:03Ils veulent sélectionner
les scénaristes les plus créatifs. -
24:03 - 24:07Jen et Steve, les producteurs exécutifs,
ont leur méthode. -
24:07 - 24:09JF : C'est son bébé.
-
24:09 - 24:13SB : Oui, c'est quelque chose
que j'ai commencé en 2008. -
24:13 - 24:18AG : Il s'est inspiré d'un événement
important dans la vie d'un orchestre : -
24:18 - 24:19les auditions à l'aveugle.
-
24:19 - 24:21DR : Nous leur bandons les yeux
-
24:21 - 24:24et les amenons en lieu sûr.
-
24:24 - 24:25AG : Peut-être pas comme ça.
-
24:25 - 24:27(Musique)
-
24:27 - 24:31Aux États-Unis, les orchestres ont été
dominés par les hommes pendant des années. -
24:31 - 24:37Dans les années 70, un orchestre typique
comportait neuf hommes pour une femme. -
24:37 - 24:40Les femmes n'avaient soi-disant
pas assez de talent, -
24:40 - 24:45mais dans les années 90, le fossé
s'est réduit à moins de deux pour une. -
24:45 - 24:47La principale raison ?
-
24:47 - 24:49La profession a instauré
des auditions à l'aveugle, -
24:49 - 24:52où les candidats jouaient
derrière un rideau. -
24:52 - 24:56Une fois que le jury ne pouvait plus voir
si un artiste était un homme ou une femme, -
24:56 - 24:58leurs préjugés étaient neutralisés.
-
24:58 - 25:01Ils se concentraient
sur la qualité de la musique, -
25:01 - 25:03et comme ils auraient dû le savoir,
-
25:03 - 25:06les femmes étaient aussi bonnes
que les hommes. -
25:06 - 25:09L'approche du Daily Show est similaire.
-
25:09 - 25:15SB : Nous espérions diversifier
l'émission différemment — -
25:15 - 25:18pas devant la caméra,
mais dans la salle de rédaction. -
25:18 - 25:22Nous recevions toujours des candidatures
incluant le nom des scénaristes, -
25:22 - 25:27et parfois, ils étaient une connaissance,
ou l'ami d'un ami. -
25:27 - 25:30Pour enlever cet ingrédient
du processus, nous avons décidé : -
25:30 - 25:32« Et si on les numérotait ? »
-
25:32 - 25:34AG : Lors de leur premier essai,
-
25:34 - 25:36ils ont embauché trois scénaristes,
-
25:36 - 25:38et deux étaient des femmes.
-
25:38 - 25:43Puis ils ont embauché plus de personnes
de couleur et des scénaristes étrangers. -
25:43 - 25:45Au moment où Trevor a rejoint l'émission,
-
25:45 - 25:48il travaillait avec une équipe variée,
-
25:48 - 25:52et continuer à se diversifier sous
tous les angles était une priorité. -
25:52 - 25:57Au début, il ne savait pas comment
amener ses origines sud-africaines. -
25:57 - 26:01TN : Je me suis tellement identifié
à cette image d'étranger -
26:01 - 26:04que j'ai oublié que la plupart
d'entre nous sommes des étrangers. -
26:04 - 26:07Tout dépend de notre position,
dedans ou dehors. -
26:07 - 26:11AG : Les parcours et les points de vue
différents aident à la créativité, -
26:11 - 26:13mais on ne le réalise pas toujours.
-
26:13 - 26:15Lorsque tout le monde
est de la même nationalité, -
26:15 - 26:19un groupe a plus de difficultés
à régler des problèmes d'ordre créatif -
26:19 - 26:22mais il pense le faire mieux
parce que tout le monde est à l'aise. -
26:22 - 26:24Les groupes hétérogènes
sont plus créatifs, -
26:24 - 26:28et pas seulement parce qu'ils disposent
d'un plus grand nombre d'idées. -
26:28 - 26:30Ils sont moins à l'aise
-
26:30 - 26:34et cet inconfort les motive
à mieux se préparer -
26:34 - 26:35et à partager d'autres informations.
-
26:35 - 26:39TN : Trump en dictateur africain
sera toujours parmi mes préférés, -
26:39 - 26:40parce que c'était la première fois
-
26:40 - 26:43que le public a pensé
que je pourrais avoir une chance. -
26:43 - 26:47AG : Ce sketch dont Trevor parle ?
Il vient de sa propre expérience. -
26:47 - 26:50TN : C'est le premier sketch
qui m'a fait réaliser que ma particularité -
26:50 - 26:53pouvait être un talent, et pas une gêne.
-
26:53 - 26:56Mon président aussi n'a pas montré
ses feuilles d'imposition, -
26:56 - 26:58ne les a jamais montrées
pendant sa présidence. -
26:58 - 27:02Vous savez, mon président
aussi est ami avec les Russes -
27:02 - 27:04qui sont louches,
dans le meilleur des cas. -
27:04 - 27:09J'ai réalisé que je pouvais
créer dans cette émission -
27:09 - 27:12un sentiment de marginalité,
en général de la curiosité, -
27:12 - 27:16qui est une volonté d'apprendre
d'un monde que l'on connaît peu. -
27:16 - 27:19J'essaie d'amener l'émission
dans cet univers. -
27:19 - 27:21(Musique rap d'ambiance)
-
27:21 - 27:24AG : C'est le moment
où scénaristes et producteurs -
27:24 - 27:26se retrouvent pour répéter.
-
27:26 - 27:29Trevor a mis son costume,
les lumières sont allumées. -
27:29 - 27:32C'est exactement comme
ce que j'ai vu à la télévision. -
27:32 - 27:34Et maintenant, il est temps
d'essayer toutes les blagues. -
27:35 - 27:37Trevor les récite pour la première fois.
-
27:37 - 27:40Il y ajoute son imitation de Roy Moore.
-
27:40 - 27:42TN : Démarrons avec un peu de légèreté.
-
27:42 - 27:45Roy Moore, candidat républicain
au Sénat de l'Alabama, -
27:45 - 27:47et son scandale sexuel qui n'en finit pas.
-
27:47 - 27:50Je suis très curieux de ses
techniques de drague. -
27:50 - 27:54Vous n'êtes pas fatiguée ?
Parce que vous me fuyez depuis ce matin. -
27:54 - 27:55(Rires)
-
27:55 - 27:57C'est une jolie robe.
-
27:57 - 28:03Elle sera encore plus jolie en couverture
de ce Tabloids Kids. Talbots Kids. -
28:03 - 28:05GK : Gap Kids. TN : Gap Kids ?
-
28:05 - 28:08Vous avez une réduction ? Parce que mon
pantalon est à moitié retiré. -
28:08 - 28:11(Rires)
-
28:11 - 28:13TN : Hier, une nouvelle plaignante,
B. Young Nelson -
28:13 - 28:15a parlé de son agression sexuelle
-
28:15 - 28:19lorsqu'elle avait 16 ans et qu'elle
travaillait dans un restaurant, -
28:19 - 28:22mais il clame toujours son innocence.
-
28:22 - 28:25« Je ne connais pas ce restaurant,
ou tout autre d'ailleurs. -
28:25 - 28:28Je n'ai jamais ingéré de nourriture.
Je n'ai même pas de bouche. » -
28:28 - 28:30(Son de quelqu'un parlant
avec la bouche fermée.) -
28:30 - 28:35(Rires)
-
28:35 - 28:37Moore rejetterait encore ces accusations
-
28:37 - 28:40si le restaurant avait une photo de lui,
-
28:40 - 28:42gagnant un concours
de mangeur de pancakes. -
28:42 - 28:43AG : À la fin de chaque essai,
-
28:43 - 28:46scénaristes et producteurs
entrent sur le plateau. -
28:46 - 28:48DK : Vous avez parfois un script
où vous vous dites : -
28:48 - 28:52« Ce texte est magique. On n'a même pas
besoin de — pourquoi on le répète ? -
28:52 - 28:54Les gars ! Pourquoi on répète ? »
-
28:54 - 28:56Parfois c'est plutôt :
-
28:56 - 28:58« Quelqu'un aurait une autre idée ? »
-
28:58 - 29:02AG : Maintenant, il semblerait
que l'équipe créative a des retours. -
29:02 - 29:04ZP : Il faut réécrire certaines blagues.
-
29:04 - 29:08La dernière, « Moore, même si
le restaurant avait une photo de lui, -
29:08 - 29:11gagnant un concours de mangeur
de pancakes », n'est pas très drôle. -
29:11 - 29:16SB : Il faut la réécrire,
mais la structure est bonne. -
29:16 - 29:19ZP : Une réécriture totale ?
TN : Non, juste une couche. -
29:19 - 29:22SB : Il faut la jeter et
faire autre chose. -
29:22 - 29:24AG : Une réécriture ? Sérieusement ?
-
29:24 - 29:26Je l'ai trouvée plutôt drôle,
-
29:26 - 29:29mais scénaristes et producteurs
n'étaient pas satisfaits. -
29:29 - 29:32Ils n'ont qu'une heure pour travailler
sur la version finale -
29:32 - 29:36et je me demande ce qu'il
se passe à huis clos. -
29:36 - 29:38CW : Il y a un rituel satanique.... Non.
-
29:38 - 29:40KR : C'est une salle de réécriture,
-
29:40 - 29:44avec Trevor, le scénariste
principal, les producteurs. -
29:44 - 29:45CW : C'est très petit.
-
29:45 - 29:48Il y a huit ou neuf personnes
entassées dedans. -
29:48 - 29:50KR : Les pantalons sont en option.
-
29:50 - 29:52KR : On relit le scénario de haut en bas
-
29:52 - 29:55et on s'assure que tout est aussi
percutant et incisif que possible. -
29:55 - 29:59AG : Ils ne peuvent plus rien faire
et l'émission est commencée. -
29:59 - 30:02Voici Trevor, en direct,
assassinant Roy Moore. -
30:03 - 30:06TN : Ce mec, c'est une légende.
C'est une légende. -
30:06 - 30:09C'est presque comme si son passé
balançait sur son futur. -
30:09 - 30:10(Rires)
-
30:10 - 30:13Parce que tout ce qu'il nie,
il l'a déjà avoué. -
30:13 - 30:15Maintenant, je veux qu'il dise :
-
30:15 - 30:17« Je n'ai jamais mis les pieds
dans ce restaurant. -
30:17 - 30:20« Vraiment ? Votre nom
est gravé sur cette banquette. » -
30:20 - 30:22« Je n'ai rien mangé là-bas. »
-
30:22 - 30:26« Votre photo est sur le mur,
pour un concours de mangeur de pancake. » -
30:26 - 30:29Je ne sais pas comment cette histoire
va se finir, mais maintenant, -
30:29 - 30:31le Sénat et la Chambre des Républicains
-
30:31 - 30:34ont demandé à Roy Moore de se retirer.
-
30:34 - 30:36Il se pourrait qu'il soit
renvoyé du Sénat, -
30:36 - 30:38s'il gagne l'élection.
-
30:38 - 30:41Je ne dis pas qu'il n'est pas
un bon candidat pour le Sénat, -
30:41 - 30:44mais il y a 40 ans, il a écrit
dans un album de fin d'année : -
30:44 - 30:46« Je ne suis pas bon pour le Sénat. »
-
30:46 - 30:47(Rires)
-
30:47 - 30:48Nous revenons tout de suite.
-
30:48 - 30:49(Applaudissements)
-
30:49 - 30:53AG : Trevor et son équipe créative
travaillent ainsi tous les jours. -
30:53 - 30:56Après avoir observé
la création d'une émission, -
30:56 - 30:59il est clair que l'équipe
se connaît incroyablement bien. -
30:59 - 31:02Ils savent qui aura une approche
drôle sur tel sujet, -
31:02 - 31:04quels scénaristes associer,
-
31:04 - 31:07quels producteurs sont les plus
spécialisés pour tel sketch, -
31:07 - 31:09et qui peut arranger
un scénario désordonné. -
31:09 - 31:10Voici Steve.
-
31:11 - 31:15SB : Parce que nous avons beaucoup
d'émissions à faire, 160 par an, -
31:15 - 31:17nous n'avons pas beaucoup de temps
-
31:17 - 31:19pour faire une pause
-
31:19 - 31:22ou tenter des essais.
-
31:22 - 31:24Instaurer un nouveau processus,
-
31:24 - 31:26faire travailler les gens ensemble,
-
31:26 - 31:28c'est en faisant une émission, une autre
-
31:28 - 31:30et puis encore une autre.
-
31:30 - 31:33AG : Les groupes ne sont pas
toujours peu créatifs. -
31:33 - 31:36Peut-être que nous les avons mal étudiés.
-
31:36 - 31:38(Musique)
-
31:38 - 31:41Nous avons rarement suivi des groupes
ayant créé sécurité et structure -
31:41 - 31:44après des années de travail en commun.
-
31:44 - 31:47Peu importe votre talent
à dénicher les bonnes personnes, -
31:47 - 31:49si vous voulez un groupe créatif,
-
31:49 - 31:53ce qui importe le plus, c'est le temps
passé à faire connaissance. -
31:53 - 31:56C'est l'idée que 10 000 heures de pratique
-
31:56 - 31:57vous aident à devenir un expert.
-
31:57 - 32:00On pense que cette idée parle
de s'entraîner seul -
32:00 - 32:02mais si vous visez
la créativité de groupe, -
32:02 - 32:05peut-être que vous devriez
pratiquer ensemble. -
32:06 - 32:08Nous devrions prendre les groupes
-
32:08 - 32:11comme un élément
essentiel à la créativité. -
32:11 - 32:13Au lieu de chercher
des individus créatifs, -
32:13 - 32:16et si nous embauchions
des groupes entiers ? -
32:16 - 32:19Et si, au lieu de valoriser
des individus talentueux, -
32:19 - 32:21nous valorisions des équipes entières ?
-
32:21 - 32:25Parce que les meilleurs groupes créatifs
ne sont pas que la somme de leurs parties, -
32:25 - 32:28ils sont la somme de
leurs expériences communes. -
32:28 - 32:34(Musique)
-
32:34 - 32:36WorkLife est présenté par moi, Adam Grant.
-
32:36 - 32:38Cette émission est produite par TED
-
32:38 - 32:41avec Transmitter Media
et Pineapple Street Media. -
32:41 - 32:43Notre équipe est composée
de Colin Helms, Gretta Cohen, -
32:43 - 32:47Dan O'Donnell, Angela Cheng et Janet Lee.
-
32:47 - 32:49Cet épisode est produit
par Gabrielle Lewis. -
32:49 - 32:52Notre émission est arrangée
par David Herman aidé de Dan Dzula. -
32:52 - 32:55La musique est de Hahnsdale Hsu.
-
32:55 - 32:57Un remerciement à nos parrains,
-
32:57 - 33:01Warby Parker, Accenture,
Bonobos et JP Morgan Chase. -
33:01 - 33:03Prochainement sur WorkLife,
-
33:03 - 33:06nous allons dans l'Indiana
rencontrer les Butler Bulldogs, -
33:06 - 33:09une équipe de basket avec une façon
originale de créer une culture -
33:09 - 33:10et de défier le destin.
-
33:10 - 33:13Homme : Ces cinq types
étaient dans mon bureau, -
33:13 - 33:16et ma tâche la plus importante
-
33:16 - 33:18était de choisir un capitaine.
-
33:18 - 33:20Je les ai appelés et je leur ai dit :
-
33:20 - 33:23« Nous avons 12 gars dans l'équipe
mais vous 5, vous êtes les capitaines. » -
33:23 - 33:2540% de notre équipe étaient capitaines.
-
33:25 - 33:27La seule chose que
je ne voulais pas faire ? -
33:27 - 33:29Exclure l'un d'entre eux.
-
33:29 - 33:31AG : Prochainement sur WorkLife.
-
33:31 - 33:34Merci de votre écoute, et si vous l'aimez,
-
33:34 - 33:37nous vous serions très reconnaissants
de noter et commenter l'émission. -
33:37 - 33:39Ça nous donne une meilleure visibilité.
-
33:39 - 33:40À la semaine prochaine.
-
33:40 - 33:42(Musique)
- Title:
- Le secret derrière la créativité du Daily Show
- Speaker:
- WorkLife avec Adam Grant
- Description:
-
Les brainstormings de groupe mènent souvent à la mort de la créativité. Mais dans l'équipe du « The Daily Show with Trevor Noah », ils font de la créativité une science. Adam Grant nous emmène dans les coulisses, dans la salle des scénaristes, pour nous montrer comment la collaboration créative fonctionne réellement, et révéler ce qui inspire les gens à partager leurs meilleures - et leurs pires - idées. (Audio seulement)
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 33:44
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eric vautier approved French subtitles for The Daily Show's secret to creativity | |
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