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À la recherche de la neuvième planète de notre système solaire

  • 0:01 - 0:04
    Je vais vous raconter une histoire
    datant d'il y a 200 ans.
  • 0:05 - 0:08
    En 1820, l'astronome français
    Alexis Bouvard
  • 0:08 - 0:13
    est presque devenu la deuxième personne
    de l'histoire à découvrir une planète.
  • 0:13 - 0:17
    Il a suivi la position d'Uranus
    dans le ciel nocturne
  • 0:17 - 0:18
    sur des vieux catalogues d'étoiles.
  • 0:18 - 0:21
    Elle ne faisait pas vraiment
    le tour du Soleil
  • 0:21 - 0:23
    comme ses prévisions l'avaient envisagé.
  • 0:23 - 0:25
    Parfois elle était un peu trop rapide,
  • 0:25 - 0:27
    parfois un peu trop lente.
  • 0:27 - 0:31
    Bouvard savait que
    ses prévisions étaient parfaites.
  • 0:31 - 0:34
    Il fallait donc que
    ces vieux catalogues soient mauvais.
  • 0:34 - 0:36
    Il a dit aux astronomes de l'époque :
  • 0:36 - 0:39
    « Faites de meilleures mesures. »
  • 0:39 - 0:40
    Alors ils l'ont fait.
  • 0:40 - 0:42
    Les astronomes ont passé
    les 20 années suivantes
  • 0:42 - 0:46
    à suivre méticuleusement
    la position d'Uranus dans le ciel,
  • 0:46 - 0:50
    mais elle ne correspondait toujours pas
    aux prévisions de Bouvard.
  • 0:50 - 0:52
    En 1840, c'était devenu une évidence.
  • 0:52 - 0:55
    Le problème n'était pas
    ces vieux catalogues d'étoiles,
  • 0:55 - 0:58
    le problème, c'était les prévisions.
  • 0:58 - 1:00
    Et les astronomes savaient pourquoi.
  • 1:00 - 1:04
    Ils ont compris qu'il devait y avoir
    une planète géante lointaine,
  • 1:04 - 1:05
    juste derrière l'orbite d'Uranus,
  • 1:05 - 1:07
    à la remorque de l'orbite d'Uranus
  • 1:07 - 1:10
    qui l'attire parfois
    un peu trop rapidement,
  • 1:10 - 1:12
    la retenant parfois.
  • 1:13 - 1:15
    En 1840, cela a dû être frustrant
  • 1:15 - 1:18
    de voir les effets gravitationnels
    de cette planète géante lointaine
  • 1:18 - 1:22
    mais de ne pas encore savoir
    comment la trouver.
  • 1:22 - 1:24
    Croyez-moi, c'est vraiment frustrant.
  • 1:24 - 1:26
    (Rires)
  • 1:26 - 1:28
    Mais en 1846, un autre astronome français,
  • 1:28 - 1:29
    Urbain Le Verrier,
  • 1:29 - 1:30
    a résolu les calculs
  • 1:30 - 1:33
    et a trouvé comment deviner
    l'emplacement de la planète.
  • 1:33 - 1:36
    Il envoya sa prévision
    à l'observatoire de Berlin,
  • 1:36 - 1:38
    ils ouvrirent leurs télescopes
  • 1:38 - 1:41
    et dès la première nuit,
    ils virent un faible point lumineux
  • 1:41 - 1:43
    se déplacer lentement dans le ciel
  • 1:43 - 1:44
    et ils découvrirent Neptune.
  • 1:44 - 1:48
    Neptune était très proche dans le ciel
    de l'endroit prédit par Le Verrier.
  • 1:50 - 1:54
    L'histoire de la prévision,
    de la divergence, de la nouvelle théorie
  • 1:54 - 1:57
    et des découvertes triomphantes
    est tellement classique
  • 1:58 - 2:00
    et Le Verrier en est devenu si célèbre,
  • 2:00 - 2:03
    que les gens ont immédiatement
    cherché à faire de même.
  • 2:03 - 2:06
    Au cours des 163 dernières années,
  • 2:06 - 2:11
    des dizaines d'astronomes ont utilisé
    chaque divergence orbitale présumée
  • 2:11 - 2:15
    pour prédire l'existence d'une nouvelle
    planète dans le système solaire.
  • 2:16 - 2:19
    Ils ont toujours eu tort.
  • 2:20 - 2:22
    La plus célèbre de ces prévisions erronées
  • 2:22 - 2:24
    est celle de Percival Lowell,
  • 2:24 - 2:29
    qui était convaincu qu'il devait y avoir
    une planète après Uranus et Neptune,
  • 2:29 - 2:31
    perturbant leurs orbites.
  • 2:31 - 2:33
    Et donc quand Pluton
    a été découvert en 1930
  • 2:33 - 2:35
    à l'observatoire Lowell,
  • 2:35 - 2:39
    tout le monde a supposé que ce devait être
    la planète dont Lowell avait parlé.
  • 2:39 - 2:42
    Ils avaient tort.
  • 2:42 - 2:46
    Il s'avère qu'Uranus et Neptune sont
    exactement là où elles doivent être.
  • 2:46 - 2:47
    Il a fallu 100 ans,
  • 2:47 - 2:49
    mais Bouvard avait finalement raison.
  • 2:49 - 2:53
    Les astronomes devaient
    faire de meilleures mesures.
  • 2:53 - 2:55
    Et quand ils l'ont fait,
  • 2:55 - 2:58
    ces meilleures mesures ont révélé
  • 2:58 - 3:03
    qu'il n'y avait aucune planète juste après
    les orbites d'Uranus et de Neptune
  • 3:03 - 3:06
    et que Pluton est
    des milliers de fois trop petite
  • 3:06 - 3:08
    pour avoir le moindre effet
    sur leurs orbites.
  • 3:08 - 3:12
    Donc même si Pluton s’est avérée
    ne pas être la planète
  • 3:12 - 3:13
    à laquelle on pensait à l'origine,
  • 3:14 - 3:17
    elle a été la première découverte
    de ce que l'on sait aujourd'hui être
  • 3:17 - 3:22
    des milliers de minuscules objets glacés
    en orbite, au-delà des planètes.
  • 3:22 - 3:25
    Vous pouvez voir ici
    les orbites de Jupiter,
  • 3:25 - 3:27
    Saturne, Uranus et Neptune,
  • 3:27 - 3:30
    et dans ce petit cercle
    tout au centre c'est la Terre,
  • 3:30 - 3:33
    le Soleil et presque tout ce que
    vous connaissez et chérissez.
  • 3:33 - 3:35
    Et ces cercles jaunes en bordure
  • 3:35 - 3:38
    sont les corps glacés
    au-delà des planètes.
  • 3:38 - 3:40
    Ces corps glacés sont repoussés et attirés
  • 3:40 - 3:42
    par les champs gravitationnels
    des planètes
  • 3:42 - 3:45
    de manière tout à fait prévisible.
  • 3:45 - 3:50
    Tout tourne autour du Soleil
    exactement comme c'est censé l'être.
  • 3:51 - 3:52
    Presque.
  • 3:52 - 3:54
    En 2003,
  • 3:54 - 3:56
    j'ai découvert ce qui était à l'époque
  • 3:56 - 4:00
    l'objet connu le plus éloigné
    de tout le système solaire.
  • 4:00 - 4:02
    C'est difficile de ne pas regarder
    ce corps solitaire
  • 4:02 - 4:05
    et de dire que, bien sûr,
    Lowell avait tort,
  • 4:05 - 4:06
    qu'il n'y a aucune planète après Neptune,
  • 4:06 - 4:09
    mais qu'il pourrait bien s'agir
    d'une nouvelle planète.
  • 4:09 - 4:11
    Nous nous demandions :
  • 4:11 - 4:13
    quel type d'orbite suit-elle
    autour du Soleil ?
  • 4:13 - 4:15
    Tourne-t-elle en rond autour du Soleil,
  • 4:15 - 4:16
    comme une planète le devrait ?
  • 4:16 - 4:20
    Ou s'agit-il juste d'un représentant
    typique de cette ceinture de corps glacés
  • 4:20 - 4:24
    qui a été projeté un peu vers l'extérieur
    et qui est maintenant sur le retour ?
  • 4:24 - 4:27
    C'est précisément la question
  • 4:27 - 4:32
    à laquelle les astronomes ont tenté de
    répondre à propos d'Uranus il y a 200 ans.
  • 4:32 - 4:35
    Ils ont utilisé des observations
    négligées sur Uranus
  • 4:35 - 4:38
    datant de 91 ans avant sa découverte
  • 4:38 - 4:40
    pour déterminer son orbite entière.
  • 4:40 - 4:42
    Nous ne pouvions pas revenir aussi loin,
  • 4:42 - 4:46
    mais nous avons trouvé des observations
    sur notre objet datant d'il y a 13 ans
  • 4:46 - 4:49
    qui nous ont permis de deviner
    sa course autour du Soleil.
  • 4:49 - 4:50
    La question est donc :
  • 4:50 - 4:53
    tourne-t-il autour du Soleil,
    comme une planète,
  • 4:53 - 4:54
    ou est-il sur le retour,
  • 4:54 - 4:56
    comme un objet glacé classique ?
  • 4:56 - 4:58
    Et la réponse est :
  • 4:58 - 4:59
    Non.
  • 4:59 - 5:02
    Son orbite est si allongée
  • 5:02 - 5:06
    qu'il met 10 000 ans
    à faire le tour du Soleil.
  • 5:06 - 5:08
    Nous avons appelé cet objet Sedna
  • 5:08 - 5:10
    du nom de la déesse inuite de la mer,
  • 5:10 - 5:14
    en souvenir des endroits froids et glacés
    où il passe tout son temps.
  • 5:14 - 5:16
    Nous savons maintenant que Sedna
  • 5:16 - 5:17
    fait un tiers de la taille de Pluton
  • 5:17 - 5:20
    et c'est un représentant assez classique
  • 5:20 - 5:22
    de ces corps glacés situés
    bien au-delà de Neptune.
  • 5:22 - 5:26
    Assez classique,
    à part son étrange orbite.
  • 5:26 - 5:28
    En regardant son orbite, vous diriez :
  • 5:28 - 5:31
    « C'est étrange, 10 000 ans
    pour faire le tour du Soleil, »
  • 5:31 - 5:33
    mais ce n'est pas le plus étrange.
  • 5:33 - 5:35
    C'est étrange qu'au cours
    de ces 10 000 ans,
  • 5:35 - 5:39
    Sedna ne s'approche jamais
    des autres éléments du système solaire.
  • 5:39 - 5:41
    Même à son point le plus proche du Soleil,
  • 5:41 - 5:44
    Sedna est plus éloignée de Neptune
  • 5:44 - 5:46
    que Neptune de la Terre.
  • 5:47 - 5:49
    Si Sedna avait une orbite comme celle-ci,
  • 5:49 - 5:52
    frôlant l'orbite de Neptune
    une fois autour du Soleil,
  • 5:52 - 5:55
    ça aurait vraiment été
    très simple à expliquer.
  • 5:55 - 5:57
    Ce serait alors juste un objet
  • 5:57 - 5:59
    en orbite circulaire autour du Soleil
  • 5:59 - 6:00
    dans la région des objets glacés,
  • 6:00 - 6:03
    qui s'était jadis un peu trop
    rapproché de Neptune,
  • 6:03 - 6:06
    puis s'était retrouvé éjecté
    et faisait maintenant son retour.
  • 6:07 - 6:12
    Mais Sedna ne s'approche jamais de rien
    de connu dans notre système solaire
  • 6:12 - 6:14
    qui aurait pu l'éjecter ainsi.
  • 6:14 - 6:17
    Neptune ne peut pas en être à l'origine,
  • 6:17 - 6:20
    il fallait trouver ce
    qui en était responsable.
  • 6:20 - 6:23
    C'était la première fois depuis 1845
  • 6:23 - 6:28
    qu'on voyait les effets gravitationnels
    d'un objet dans le système solaire externe
  • 6:28 - 6:29
    et qu'on ne savait pas ce que c'était.
  • 6:30 - 6:33
    Je pensais vraiment que
    je connaissais la réponse.
  • 6:33 - 6:37
    Bien sûr, ça aurait pu être
    une planète lointaine géante
  • 6:37 - 6:38
    du système solaire externe,
  • 6:38 - 6:41
    mais à ce moment-là,
    c'était une idée si absurde
  • 6:41 - 6:42
    et tellement discréditée
  • 6:42 - 6:44
    que je ne l'ai pas prise au sérieux.
  • 6:44 - 6:46
    Mais il y a 4,5 milliards d'années,
  • 6:46 - 6:51
    quand le Soleil s'est formé dans un cocon
    de centaines d'autres étoiles,
  • 6:51 - 6:52
    l'une de ces étoiles
  • 6:52 - 6:55
    a pu s'approcher un peu trop près de Sedna
  • 6:55 - 6:59
    et la déplacer vers son orbite actuelle.
  • 6:59 - 7:03
    Quand cet amas d'étoiles
    s'est dispersé dans la galaxie,
  • 7:03 - 7:06
    l'orbite de Sedna serait restée
    telle une trace fossile
  • 7:06 - 7:09
    des débuts de l'histoire du Soleil.
  • 7:09 - 7:11
    Cette idée m'a tellement plu,
  • 7:11 - 7:12
    penser que nous puissions voir
  • 7:12 - 7:14
    l'histoire fossile
    de la naissance du Soleil,
  • 7:14 - 7:16
    que j'ai passé les 10 années suivantes
  • 7:16 - 7:19
    à chercher d'autres objets
    avec des orbites comme Sedna.
  • 7:19 - 7:22
    En dix ans, je n'en ai trouvé aucun.
  • 7:22 - 7:23
    (Rires)
  • 7:23 - 7:27
    Mais mes collègues, Chad Trujillo et
    Scott Sheppard ont mieux travaillé
  • 7:27 - 7:30
    et ont trouvé plusieurs objets
    avec une orbite comme Sedna,
  • 7:30 - 7:32
    ce qui est absolument passionnant.
  • 7:32 - 7:33
    Mais, encore plus intéressant,
  • 7:33 - 7:36
    ils ont découvert que tous ces objets
  • 7:36 - 7:40
    n'ont pas seulement
    des orbites lointaines et allongées,
  • 7:40 - 7:45
    mais ils partagent aussi la même valeur
    de cet obscur paramètre orbital
  • 7:45 - 7:49
    que nous appelons en mécanique céleste
    l'argument du périastre.
  • 7:50 - 7:53
    En réalisant que c'était
    le même argument du périastre,
  • 7:53 - 7:55
    ils sautèrent immédiatement de joie
  • 7:55 - 7:58
    et dirent que la cause devait être
    une planète géante lointaine,
  • 7:58 - 8:01
    ce qui serait formidable,
    sauf que ça n'a absolument aucun sens.
  • 8:01 - 8:04
    Je vais tenter de vous l'expliquer
    par une analogie.
  • 8:04 - 8:07
    Imaginez une personne
    marchant sur une place
  • 8:07 - 8:10
    en regardant à 45 degrés vers sa droite.
  • 8:11 - 8:13
    Ça peut arriver pour beaucoup de raisons,
  • 8:13 - 8:15
    ce serait très facile à expliquer.
  • 8:15 - 8:17
    Maintenant imaginez plein de gens,
  • 8:17 - 8:21
    marchant tous sur la place
    dans des directions différentes,
  • 8:21 - 8:24
    mais qui regardent tous
    à 45 degrés de leur direction.
  • 8:24 - 8:26
    Ils vont tous dans
    des directions différentes
  • 8:26 - 8:28
    et regardent dans
    des directions différentes,
  • 8:28 - 8:32
    mais chacun regarde à 45 degrés
    de la direction de son déplacement.
  • 8:32 - 8:34
    Qu'est-ce qui pourrait causer ça ?
  • 8:35 - 8:36
    Je n'en ai aucune idée.
  • 8:36 - 8:40
    C'est difficile d'imaginer une raison
    qui en serait à l'origine.
  • 8:40 - 8:41
    (Rires)
  • 8:41 - 8:44
    Et c'est au fond ce que ce point commun
  • 8:44 - 8:48
    de l'argument du périastre nous révélait.
  • 8:48 - 8:51
    Les scientifiques, déconcertés,
    ont pensé que c'était dû au hasard
  • 8:51 - 8:53
    et à de mauvaises observations.
  • 8:53 - 8:54
    Ils dirent aux astronomes :
  • 8:54 - 8:57
    « Faites de meilleures mesures. »
  • 8:57 - 9:00
    En fait, j'ai observé très
    attentivement ces mesures,
  • 9:00 - 9:01
    et elles étaient bonnes.
  • 9:01 - 9:03
    Ces objets partagent vraiment tous
  • 9:03 - 9:06
    une valeur commune
    pour l'argument du périastre,
  • 9:06 - 9:07
    mais ça ne devrait pas.
  • 9:07 - 9:09
    Il fallait que quelque chose
    en soit la cause.
  • 9:11 - 9:15
    La dernière pièce du puzzle
    s'est mise en place en 2016,
  • 9:15 - 9:18
    quand mon collègue Konstantin Batyguine,
  • 9:18 - 9:21
    qui travaille à trois portes, et moi-même
  • 9:21 - 9:23
    avons découvert que
    tout le monde était déconcerté,
  • 9:23 - 9:28
    car l'argument du périastre
    n'était qu'une partie de l'histoire.
  • 9:28 - 9:30
    Si on regarde ces objets
    de la bonne manière,
  • 9:30 - 9:34
    ils sont en fait tous alignés
    dans l'espace dans la même direction,
  • 9:34 - 9:38
    et sont tous inclinés
    dans l'espace dans la même direction.
  • 9:38 - 9:42
    C'était comme si tous les gens sur
    la place marchaient dans la même direction
  • 9:42 - 9:46
    et regardaient tous
    à 45 degrés vers la droite.
  • 9:46 - 9:47
    C'est facile à expliquer.
  • 9:47 - 9:50
    Ils regardent tous quelque chose.
  • 9:50 - 9:54
    Ces objets du système solaire externe
    réagissent tous à quelque chose.
  • 9:55 - 9:57
    Mais à quoi ?
  • 9:57 - 10:00
    Konstantin et moi avons passé un an
  • 10:00 - 10:05
    à chercher une autre explication que
    celle d'une planète géante et lointaine
  • 10:05 - 10:06
    du système solaire externe.
  • 10:06 - 10:11
    Nous ne voulions pas être les 33e et 34e
    dans l'histoire à suggérer cette planète
  • 10:11 - 10:14
    pour encore se voir dire
    que nous avions tort.
  • 10:15 - 10:17
    Mais après un an,
  • 10:17 - 10:18
    nous n'avions pas le choix.
  • 10:18 - 10:20
    Impossible de trouver
    une autre explication
  • 10:20 - 10:23
    que celle d'une lointaine
  • 10:23 - 10:26
    planète géante à l'orbite allongée,
  • 10:26 - 10:28
    inclinée par rapport au système solaire,
  • 10:28 - 10:31
    qui impose le même schéma
    orbital aux objets
  • 10:31 - 10:33
    du système solaire externe.
  • 10:33 - 10:35
    Devinez ce que cette planète fait d'autre.
  • 10:35 - 10:37
    Rappelez-vous de
    l'étrange orbite de Sedna,
  • 10:37 - 10:40
    comme elle s'éloignait du Soleil
    dans une direction.
  • 10:40 - 10:44
    Une planète comme la nôtre
    pourrait suivre ce type d'orbite.
  • 10:44 - 10:46
    Nous savions que nous avions une piste.
  • 10:46 - 10:49
    Ce qui nous amène à aujourd'hui.
  • 10:49 - 10:53
    Nous sommes en 1845, à Paris.
  • 10:53 - 10:54
    (Rires)
  • 10:54 - 11:00
    Nous avons vu les effets gravitationnels
    d'une planète géante lointaine
  • 11:00 - 11:02
    et nous essayons de résoudre les calculs
  • 11:02 - 11:05
    pour nous indiquer où regarder,
    où pointer nos télescopes,
  • 11:05 - 11:06
    pour trouver cette planète.
  • 11:06 - 11:09
    Après de nombreuses séries
    de simulations informatiques
  • 11:09 - 11:11
    et de longs mois de calculs analytiques
  • 11:11 - 11:14
    voilà ce que je peux vous dire
    pour l'instant.
  • 11:14 - 11:17
    Premièrement, cette planète,
    que nous appelons la planète Neuf,
  • 11:17 - 11:20
    parce que c'est ce qu'elle est,
  • 11:21 - 11:24
    la planète Neuf a six fois
    la masse de la Terre.
  • 11:24 - 11:26
    Elle n'est pas plus petite que Pluton,
  • 11:26 - 11:29
    et on ne discute pas de si
    c'est une planète ou non.
  • 11:29 - 11:32
    C'est la cinquième plus grande planète
    de tout le système solaire.
  • 11:32 - 11:36
    Pour contextualiser,
    je vous montre la taille des planètes.
  • 11:36 - 11:40
    En arrière-plan, vous pouvez voir
    les gigantesques Jupiter et Saturne.
  • 11:40 - 11:43
    A côtés d'elles, en un peu plus petit,
    Uranus et Neptune.
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    Au coin en haut, les planètes telluriques,
    Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
  • 11:46 - 11:48
    Voici même la ceinture
  • 11:48 - 11:51
    d'objets glacés après Neptune,
    dont fait partie Pluton,
  • 11:51 - 11:53
    bonne chance pour trouver lequel c'est.
  • 11:53 - 11:55
    Et voici la planète Neuf.
  • 11:57 - 11:59
    La planète Neuf est grande.
  • 11:59 - 12:00
    Elle est si grande
  • 12:00 - 12:03
    qu'on se demande pourquoi
    on ne l'a pas encore trouvée.
  • 12:03 - 12:04
    Certes, elle est grande,
  • 12:04 - 12:06
    mais elle est aussi vraiment très loin.
  • 12:06 - 12:11
    Elle est environ 15 fois plus éloignée
    de nous que ne l'est Neptune.
  • 12:11 - 12:14
    Et elle est ainsi près de 50 000 fois
    moins lumineuse que Neptune.
  • 12:14 - 12:17
    De plus, le ciel est vraiment très grand.
  • 12:17 - 12:19
    Nous avons réduit notre champ de recherche
  • 12:20 - 12:22
    à une zone relativement petite du ciel,
  • 12:22 - 12:24
    mais cela prendrait encore des années
  • 12:24 - 12:26
    pour couvrir en entier cette zone du ciel
  • 12:26 - 12:29
    avec les grands télescopes
    dont nous avons besoin
  • 12:29 - 12:32
    pour observer un point lumineux
    si lointain et si faible.
  • 12:32 - 12:35
    Heureusement, nous n'aurons
    peut-être pas à le faire.
  • 12:35 - 12:40
    Tout comme Bouvard utilisait
    des observations d'Uranus oubliées,
  • 12:40 - 12:42
    datant de 91 ans avant
    qu'il ne fasse sa découverte,
  • 12:42 - 12:46
    je parie qu'il y a des images méconnues
  • 12:46 - 12:49
    montrant la position de la planète Neuf.
  • 12:50 - 12:53
    Ce sera un projet informatique
    de grande ampleur
  • 12:53 - 12:55
    de passer en revue
    toutes ces anciennes données
  • 12:55 - 12:59
    pour ne repérer que cette seule planète
    peu lumineuse et en mouvement.
  • 12:59 - 13:01
    Mais nous sommes sur la voie.
  • 13:01 - 13:03
    Et je pense qu'on s'en rapproche.
  • 13:03 - 13:06
    Alors je vous dis, préparez-vous.
  • 13:06 - 13:10
    Nous n'allons pas égaler
    le record de Le Verrier :
  • 13:10 - 13:11
    « Fais une prévision,
  • 13:11 - 13:13
    trouve la planète en une seule nuit
  • 13:13 - 13:15
    aussi près que là où tu l'avais prédit ».
  • 13:15 - 13:19
    Mais je parie que dans
    les années qui viennent,
  • 13:19 - 13:21
    un astronome quelque part
  • 13:21 - 13:24
    trouvera un faible point lumineux,
  • 13:24 - 13:26
    se déplaçant tranquillement dans le ciel
  • 13:26 - 13:29
    et annoncera triomphalement
    la découverte d'une nouvelle,
  • 13:29 - 13:32
    et peut-être pas la dernière,
  • 13:32 - 13:34
    vraie planète de notre système solaire.
  • 13:34 - 13:35
    Merci.
  • 13:35 - 13:39
    (Applaudissements)
Title:
À la recherche de la neuvième planète de notre système solaire
Speaker:
Mike Brown
Description:

Les étranges orbites des petits objets lointains de notre système solaire pourraient-elles nous mener à une grande découverte ? Mike Brown, astronome spécialisé dans les planètes, propose l'existence d'une nouvelle planète géante, tapie aux confins de notre système solaire – et nous montre comment des traces de sa présence se dévoilent déjà à nos yeux.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
13:52

French subtitles

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