Comment se comporter avec les activistes, politiciens et associations caritatives hypocrites | Nat Ware | TEDxOxford
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0:16 - 0:18Philanthrope usurpateur,
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0:18 - 0:20humanitaire hypocrite,
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0:20 - 0:22bienfaiteur trompeur,
-
0:23 - 0:25altruiste frauduleux,
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0:25 - 0:27imposteur charitable -
-
0:28 - 0:31peu importe comment on les décrit,
une chose est sûre : -
0:31 - 0:35il y a peu de choses au monde
qu'on déteste plus -
0:35 - 0:38que les hypocrites moralisateurs,
-
0:38 - 0:43ces gens qui demandent de faire preuve de
charité, mais sont eux-mêmes hypocrites. -
0:43 - 0:46Dans mon domaine,
travaillant avec les œuvres caritatives, -
0:46 - 0:48les entreprises sociales,
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0:48 - 0:50les fondations, les organismes d'aide,
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0:50 - 0:54j'entends le mot « hypocrite »
tout le temps. -
0:54 - 0:57Quand Bono, avec ses lunettes de soleil,
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0:57 - 1:01évadé fiscal, vivant dans son château
et roi irlandais de la jet-set, -
1:01 - 1:04quand il demande aux gens
de donner aux associations caritatives, -
1:04 - 1:05que dit-on ?
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1:05 - 1:07On dit : « Hypocrite ! »
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1:07 - 1:10Quand Al Gore fait campagne
sur le changement climatique, -
1:10 - 1:15un homme qui, pendant des années,
a eu des factures d'eau et d'électricité -
1:15 - 1:17plus de vingt fois supérieures
aux ménages moyens, -
1:17 - 1:19on dit : « Hypocrite ! »
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1:20 - 1:23Quand le PDG de Kony 2012,
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1:23 - 1:25d'un côté, nous demandait
de donner de l'argent -
1:25 - 1:27et semblait investi,
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1:27 - 1:31mais de l'autre côté, ramenait chez lui
un salaire associatif de 90 000 $, -
1:31 - 1:34on a dit - vous l'avez deviné -
« Hypocrite ! » -
1:35 - 1:36Vous voyez, on déteste les hypocrites.
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1:36 - 1:39On déteste les gens qui
prétendent avoir certaines valeurs -
1:39 - 1:41qu'on pense qu'ils n'ont pas,
-
1:41 - 1:44car leurs actions
ne reflètent pas ces valeurs. -
1:45 - 1:47Je veux nous poser la question :
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1:47 - 1:50« Doit-on interpeller les gens
sur leur hypocrisie ? -
1:50 - 1:54Doit-on appeler hypocrites les gens
que nous considérons comme tels ? » -
1:55 - 1:59Comme tout le monde,
je déteste l'hypocrisie pure, -
1:59 - 2:02mais je voudrais suggérer -
et c'est un grand « mais » - -
2:02 - 2:05je voudrais suggérer qu'interpeller
les gens sur leur hypocrisie -
2:05 - 2:08est imprudent, au mieux,
-
2:08 - 2:11et tout simplement dangereux, au pire.
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2:12 - 2:14Le problème ici,
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2:14 - 2:17c'est que souvent, quand on accuse
quelqu'un d'hypocrisie, -
2:17 - 2:19ce n'est en fait pas de l'hypocrisie.
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2:20 - 2:24Et il existe quelques erreurs répandues
que nous avons tendance à répéter. -
2:25 - 2:26La première erreur,
-
2:26 - 2:30c'est de supposer que tous
les actes caritatifs sont au même niveau. -
2:31 - 2:35Par exemple, quelqu'un vous dit
qu'il soutient le marché du carbone. -
2:35 - 2:39On en conclut à juste titre que cette
personne se soucie de « l'environnement », -
2:39 - 2:42et donc s'il ne recycle pas,
on dit : « Hypocrite ! » -
2:43 - 2:48Si quelqu'un vous demande une donation
pour des tablettes de purification d'eau -
2:48 - 2:50pour un pays comme la Birmanie,
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2:50 - 2:54on se dit : « Oh, cette personne se soucie
de l'eau propre et potable », -
2:54 - 2:57donc si de leur côté ils ne donnent pas
d'argent pour construire des puits, -
2:57 - 2:59on dit : « Hypocrite ! »
-
3:00 - 3:01Mais en réalité,
-
3:01 - 3:04il existe de nombreuses solutions
pour résoudre chaque problème, -
3:04 - 3:06certaines sont bien plus efficaces
que d'autres, -
3:06 - 3:09et si vous soutenez
certaines des solutions, -
3:09 - 3:14cela ne veut pas dire que vous devez,
ou voulez, ou allez toutes les soutenir. -
3:14 - 3:17C'est la première erreur
que nous faisons souvent. -
3:17 - 3:20Le deuxième problème
que nous rencontrons souvent, -
3:20 - 3:21la deuxième erreur que nous faisons,
-
3:21 - 3:27c'est de comparer aux extrêmes
de l'altruisme et de l'égoïsme. -
3:28 - 3:30Disons que vous entrez dans un café,
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3:30 - 3:31et un panneau sur le mur dit :
-
3:31 - 3:35« Nous versons 20% de nos profits
à des associations caritatives. » -
3:35 - 3:38Vous vous direz sûrement : « Quel super
café ! Ce sont des gens bien ! -
3:38 - 3:40Ils font don
d'une partie de leurs profits ! » -
3:41 - 3:46Quand quelque chose est principalement
basé sur le profit, sur l'égoïsme, -
3:46 - 3:48mais avec un peu d'altruisme,
-
3:48 - 3:50ça nous plaît, on pense que c'est bien.
-
3:51 - 3:53Mais si quelqu'un
travaille dans le caritatif, -
3:53 - 3:56si quelqu'un dédie sa vie entière
à une noble cause, -
3:56 - 3:59si quelqu'un est majoritairement altruiste
-
3:59 - 4:02mais ramène chez lui
un salaire raisonnablement décent, -
4:02 - 4:04on dit : « Hypocrite ! »
-
4:05 - 4:09Donc, majoritairement égoïste avec une
pointe d'altruisme, c'est satisfaisant ; -
4:09 - 4:13mais majoritairement altruiste
avec une touche d'égoïsme, ça non. -
4:13 - 4:15Vous pouvez être altruiste à 10%,
-
4:15 - 4:16mais pas à 90%,
-
4:16 - 4:19ce qui n'a aucun sens.
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4:19 - 4:24On préfère l'avidité honnête
à la générosité imparfaite. -
4:24 - 4:26On compare aux extrêmes,
-
4:26 - 4:28au lieu de comparer les gens
les uns aux autres. -
4:29 - 4:30C'est la seconde erreur.
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4:31 - 4:33Notre troisième erreur,
-
4:33 - 4:38c'est de supposer que si quelqu'un
soutient une action collective, -
4:38 - 4:40une action individuelle doit s'ensuivre.
-
4:40 - 4:44Donc si un politicien dit
qu'il soutient l'éducation publique, -
4:44 - 4:47mais envoie ses enfants
dans une école privée, -
4:47 - 4:49on dit : « Hypocrite ! »
-
4:49 - 4:53Si quelqu'un dit soutenir une interdiction
générale de consommer de la viande, -
4:53 - 4:56mais en mange lui-même,
-
4:56 - 4:58on dira sûrement : « Hypocrite »
-
4:59 - 5:04En réalité,
c'est souvent totalement rationnel -
5:04 - 5:10de soutenir un mouvement collectif
sans forcément vouloir agir seul, -
5:10 - 5:13agir individuellement,
et en subir les conséquences. -
5:13 - 5:14C'est tout à fait rationnel.
-
5:14 - 5:17Par exemple,
en agissant de telle ou telle façon, -
5:17 - 5:20en prenant des douches très courtes,
-
5:20 - 5:24ou en prenant le train plutôt que l'avion
pour réduire vos émissions de CO₂, -
5:24 - 5:27vous supportez seul
le poids de vos actions, -
5:27 - 5:30et elles bénéficient
à sept milliards de personnes. -
5:30 - 5:34Pour que votre effort soit rationnel,
-
5:34 - 5:38les bénéfices doivent être sept milliards
de fois plus importants que le coût, -
5:38 - 5:40et c'est rarement le cas.
-
5:40 - 5:43C'est pourquoi des initiatives
comme Une heure pour la planète -
5:43 - 5:45n'ont souvent pas d'effet durable.
-
5:45 - 5:48Ce n'est pas hypocrite d'être rationnel.
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5:49 - 5:51Notre quatrième erreur,
-
5:51 - 5:53c'est de supposer que
si quelqu'un est investi, -
5:53 - 5:56s'il veut réellement le meilleur résultat,
-
5:56 - 5:59il soutiendra forcément
la politique idéale. -
5:59 - 6:02Donc quand Kevin Rudd,
l'ancien premier ministre australien, -
6:02 - 6:04a dit que le changement climatique
-
6:04 - 6:06constitue le plus grand défi moral
de notre époque, -
6:06 - 6:10et a ensuite soutenu des législations
environnementales édulcorées, -
6:10 - 6:12on a dit : « Hypocrite ! »
-
6:13 - 6:16Mais en réalité, il est parfois nécessaire
d'être stratégique. -
6:16 - 6:19Si la politique idéale,
la situation idéale, -
6:19 - 6:22ne reçoit pas le soutien parlementaire,
-
6:22 - 6:27en un an ou deux, elle sera réduite
à néant par l'équipe politique suivante. -
6:27 - 6:32Donc parfois, opter pour le second choix
est en fait plus bénéfique à long terme, -
6:32 - 6:34et a un impact plus important.
-
6:34 - 6:39Une autre de nos erreurs est
de confondre légalité et moralité. -
6:39 - 6:44Si quelqu'un prend position
et dit qu'il s'oppose à la prostitution, -
6:44 - 6:46s'il pense que la prostitution, c'est mal,
-
6:46 - 6:49et en même temps
vote pour sa légalisation, -
6:49 - 6:51on dira peut-être : « Hypocrite ! »
-
6:51 - 6:54Mais la question de la légalité est très
différente de celle de la moralité. -
6:55 - 6:59Voyez-vous,
si la prostitution était légale, -
6:59 - 7:02alors les victimes d'abus
pourraient porter plainte -
7:02 - 7:05sans avoir peur d'être poursuivies
ou persécutées, -
7:05 - 7:07et donc ce serait peut-être
la bonne solution, -
7:07 - 7:12peu importe si vous considérez
que c'est moralement correct ou non. -
7:12 - 7:15De même, il est cohérent
pour quelqu'un de dire que, -
7:15 - 7:19pour des raisons religieuses par exemple,
-
7:19 - 7:22il ne soutient pas le mariage homosexuel,
-
7:22 - 7:25mais qu'en même temps,
il pense que ce devrait être légal. -
7:25 - 7:28Parce que les questions de légalité
incluent également -
7:28 - 7:33les croyances, opinions et préférences
d'autres personnes. -
7:33 - 7:36Ne confondons pas légalité et moralité.
-
7:37 - 7:38Et la dernière erreur dont je parlerai
-
7:38 - 7:42est de ne pas distinguer
des circonstances différentes. -
7:42 - 7:46Quand Obama a dit
qu'armer les agents de sécurité -
7:46 - 7:50dans chaque école n'était pas la réponse
à la violence armée, -
7:50 - 7:53la NRA a répondu,
non pas en attaquant son argument, -
7:53 - 7:54mais en l'attaquant personnellement.
-
7:54 - 7:58Ils ont créé des campagnes publicitaires,
traitant Obama d'hypocrite -
7:58 - 8:00car les gardes du corps de ses filles
étaient armés. -
8:01 - 8:05Souvent, on ne distingue pas
les différences de circonstances. -
8:05 - 8:08Ce que je veux dire, c'est que souvent,
quand on accuse les gens d'hypocrisie, -
8:08 - 8:10ce n'en est pas.
-
8:10 - 8:12On suppose connaître
les croyances des autres, -
8:12 - 8:16on suppose savoir pourquoi les gens
agissent de telle ou telle façon, -
8:16 - 8:18mais souvent c'est arrogant
de supposer cela. -
8:18 - 8:22On condamne trop rapidement,
et on pose des questions trop tard. -
8:23 - 8:25Maintenant, supposons un instant
que c'était hypocrite en effet, -
8:26 - 8:30que ces personnes ont agi
de façon hypocrite. -
8:30 - 8:35Le problème ici, c'est que
même s'il fait preuve d'hypocrisie, -
8:35 - 8:39un argument n'en est pas
pour autant discrédité. -
8:39 - 8:42C'est une distraction pratique,
mais pas une réfutation. -
8:42 - 8:47Le fait que fumer est mauvais
pour la santé reste vrai, -
8:47 - 8:49même si c'est un fumeur qui le dit.
-
8:50 - 8:54Vous pouvez dissocier le bien du mal
sans être un exemple parfait. -
8:54 - 8:58Et vous devriez pouvoir demander aux gens
de faire ce qui est juste. -
8:58 - 9:01Ceux à la morale irréprochable
n'en ont pas le monopole. -
9:02 - 9:06Donc, si on ne doit pas
interpeller les gens sur leur hypocrisie, -
9:06 - 9:10si on ne doit pas se concentrer
sur le messager caritatif, -
9:10 - 9:11que devrions-nous faire ?
-
9:12 - 9:13Ma réponse serait
-
9:13 - 9:17que nous devons discuter, débattre
et critiquer le message caritatif. -
9:18 - 9:20Alors, ici il y a deux carafes.
-
9:20 - 9:25L'une représente la personne,
le messager en question, -
9:25 - 9:28et l'autre représente
l'argument, le message. -
9:28 - 9:31Alors, quand on interpelle
quelqu'un sur son hypocrisie, -
9:31 - 9:36quand on utilise cet argument
pour attaquer quelqu'un, -
9:36 - 9:38voici ce qu'il se passe.
-
9:39 - 9:41C'est facile de les faire saigner.
-
9:41 - 9:43C'est facile de faire mal.
-
9:43 - 9:46Après tout, ils sont humains.
-
9:47 - 9:50Mais ce qui est intéressant,
c'est qu'on ne discute pas, -
9:50 - 9:53on ne questionne pas,
on ne critique pas le message caritatif. -
9:56 - 10:00Voilà le statu quo,
la situation dans laquelle nous sommes, -
10:00 - 10:03où on attaque le porte-parole
trop facilement, -
10:03 - 10:07mais attaquer le message caritatif
est un tabou. -
10:08 - 10:10Pourquoi est-ce le cas ?
-
10:10 - 10:14Eh bien, je pense que souvent, on voit les
actions caritatives comme un sujet tabou. -
10:14 - 10:16On n'aime pas les critiquer.
-
10:16 - 10:19Puisqu'on les considère
comme des bonnes actions. -
10:19 - 10:22C'est pourquoi on peut faire
plein de choses, si c'est « caritatif ». -
10:22 - 10:23(Rires)
-
10:24 - 10:28Si vous cherchez une excuse
pour sortir un calendrier sexy, -
10:28 - 10:29faites-le pour une cause caritative.
-
10:30 - 10:32Courir un marathon,
faites-le pour une cause caritative. -
10:32 - 10:37Si vous voulez une excuse
pour forcer trois de vos amis -
10:37 - 10:39à se verser un seau d'eau glacée
sur la tête, -
10:39 - 10:40(Rires)
-
10:40 - 10:42faites-le pour une cause caritative.
-
10:42 - 10:45Vous voyez, c'est difficile de critiquer
des actes caritatifs. -
10:45 - 10:48On croit que toutes
les actions caritatives sont semblables, -
10:48 - 10:51mais elles ne sont pas toutes les mêmes,
-
10:51 - 10:55et toutes les solutions à un problème
ne sont pas aussi efficaces. -
10:55 - 10:59L'une des missions dans laquelle
mon entreprise, Conseil 180°, -
10:59 - 11:02est spécialisée, consiste
à mesurer l'impact social -
11:02 - 11:05de divers programmes et organismes ;
-
11:05 - 11:06et il me semble évident
-
11:06 - 11:09que certaines approches,
certaines actions caritatives, -
11:09 - 11:13sont cent fois, voire mille fois,
plus efficaces que d'autres. -
11:13 - 11:15Donc, ce que ça signifie,
-
11:15 - 11:18c'est qu'il est plus important
d'agir pertinemment, -
11:18 - 11:22d'agir efficacement,
que de simplement agir. -
11:23 - 11:25Une action est un moyen
d'arriver à un but. -
11:25 - 11:28On regarde l'action quand
on accuse quelqu'un d'hypocrisie, -
11:28 - 11:32mais se concentrer sur son impact
est bien plus important. -
11:32 - 11:34C'est bien plus important
-
11:34 - 11:37car nous vivons dans un monde
rempli de problèmes sans fin, -
11:37 - 11:41mais le temps, les ressources
et l'argent sont limités, -
11:41 - 11:46donc on ne peut pas se permettre de ne pas
avoir le meilleur impact social possible. -
11:46 - 11:47On ne peut pas se le permettre.
-
11:47 - 11:50On ne peut pas faire une bonne action
-
11:50 - 11:53simplement dans un effort
de se donner bonne conscience. -
11:53 - 11:56Ce doit être un effort intellectuel
également. -
11:56 - 11:58Laissez-moi vous donner un exemple.
-
11:59 - 12:01Disons que vous avez 42 000 $,
-
12:01 - 12:04et que vous voulez utiliser cet argent
pour aider les aveugles. -
12:04 - 12:07Vous avez plusieurs options.
-
12:07 - 12:10La première option est de ne rien donner.
-
12:10 - 12:14La deuxième option est d'utiliser
cet argent pour dresser un chien-guide. -
12:14 - 12:1742 000 $, c'est environ le coût
de dressage d'un chien-guide. -
12:17 - 12:19La troisième option, c'est de l'utiliser
-
12:19 - 12:22pour financer une chirurgie
de l'œil à bas coût -
12:22 - 12:23dans un pays comme l'Inde,
-
12:23 - 12:26où chaque intervention coûte 75 $.
-
12:26 - 12:29Donc avec ces 42 000 $,
-
12:29 - 12:31vous pouvez aider soit : aucun aveugle,
-
12:32 - 12:33un aveugle,
-
12:33 - 12:36ou 560 aveugles.
-
12:36 - 12:39Je ne pense pas
que ce devrait être un tabou -
12:39 - 12:44de dire qu'il ne faut pas donner
de l'argent pour dresser un chien-guide, -
12:44 - 12:46même si les chiens sont mignons,
-
12:46 - 12:49et même si les chiens-guides sont
importants pour les gens qu'ils aident, -
12:49 - 12:54mais plutôt faire des dons pour les
interventions chirurgicales à bas coût. -
12:55 - 12:57Je sais, ça semble horrible.
-
12:57 - 12:59Ça semble immoral.
-
12:59 - 13:01Presque méchant.
-
13:02 - 13:04Quand on a fini les actions
les plus efficaces, -
13:04 - 13:06on peut faire celles qui le sont moins.
-
13:06 - 13:09Mais on ne doit pas faire
les actions les moins efficaces -
13:09 - 13:12aux frais de celles qui le sont plus.
-
13:12 - 13:15Et tant qu'il est tabou
-
13:15 - 13:19de parler des différents impacts
des actions caritatives, -
13:19 - 13:20il y aura plus d'aveugles,
-
13:20 - 13:22il y aura plus de pauvres,
-
13:22 - 13:24plus de personnes sans accès aux soins,
-
13:24 - 13:25à l'éducation, à l'hygiène,
-
13:25 - 13:28et je ne peux pas soutenir ça.
-
13:29 - 13:31Je veux que l'on ait
le plus d'impact possible, -
13:31 - 13:33et je ne pense pas que ce soit possible
-
13:33 - 13:37si on se concentre sur l'hypocrisie
ou sur le messager. -
13:37 - 13:40C'est possible si on se concentre
sur le message caritatif. -
13:40 - 13:42Car c'est ça le plus important.
-
13:43 - 13:44En conclusion ;
-
13:45 - 13:49à de nombreuses reprises,
dès qu'on le peut, -
13:49 - 13:51on s'attaque au messager, pas au message ;
-
13:51 - 13:53au militant, pas à la campagne ;
-
13:53 - 13:55à la personne, pas à son argument.
-
13:55 - 13:59Et ce devrait être exactement l'inverse.
-
14:00 - 14:02Le point central de ma présentation,
-
14:02 - 14:05c'est qu'il ne faut pas cibler
les messagers des actions caritatives, -
14:05 - 14:09et que critiquer les messages caritatifs
ne devrait plus être un tabou. -
14:10 - 14:12Les petits esprits
réfutent les personnes ; -
14:12 - 14:15les grands esprits réfutent les arguments.
-
14:15 - 14:17Je crois qu'Eleanor Roosevelt
serait d'accord. -
14:18 - 14:21Alors la prochaine fois
qu'un politicien, une célébrité, -
14:21 - 14:24un ami, un religieux, un bénévole,
-
14:24 - 14:27vous demande de faire quelque chose
que vous ne voulez pas faire, -
14:28 - 14:31je vous demande de répondre
en réfutant leur message, -
14:31 - 14:33pas eux.
-
14:33 - 14:36La prochaine fois que votre ami
interpelle quelqu'un sur son hypocrisie, -
14:36 - 14:40dites-lui : « Contredis le message,
pas le messager. » -
14:40 - 14:43Si on se concentre
sur l'hypocrisie du porte-parole, -
14:43 - 14:45on est malavisé,
-
14:45 - 14:48mais si on se concentre
sur la validité du message, -
14:48 - 14:49alors on est productif,
-
14:49 - 14:52et on aide à maximiser l'impact.
-
14:52 - 14:54Et ça c'est une cause
qui vaut d'être défendue. -
14:54 - 14:55Merci.
-
14:55 - 14:58(Applaudissements)
- Title:
- Comment se comporter avec les activistes, politiciens et associations caritatives hypocrites | Nat Ware | TEDxOxford
- Description:
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Dans cette discussion perspicace, Nat Ware explique pourquoi nous ne devrions pas interpeller les hypocrites, et que faire à la place. Nat dit que, trop souvent, nous utilisons l'hypocrisie des autres comme excuse pour l'inaction, et les causes caritatives comme une excuse pour faire n'importe quoi. On vise les messagers caritatifs et on évite de critiquer les messages. Nat émet l'idée que nous devrions faire exactement l'inverse. Il explique que les gens que nous jugeons d'hypocrites ne le sont souvent pas. Leur hypocrisie est une illusion. Donc, se concentrer sur l'hypocrisie du porte-parole est éronné et malavisé. Nat avance que, plutôt, nous devrions nous concentrer sur la validité du message, car cela aide à maximiser son impact. Nous ne devrions pas viser les messagers caritatifs, et critiquer les messages ne devrait plus être un tabou. Nat nous encourage tous à « réfuter le message, pas le messager », car plus que l'action elle-même, c'est l'impact de cette action qui est important. Selon Nat, les petits esprits réfutent les gens, mais les grands esprits réfutent les arguments.
Nat Ware est un entrepreneur, économiste, et spécialiste du développement international. Il est le fondateur et PDG de Conseil 180 Degrés, le plus grand consultant pour les entreprises sociales et à but non lucratif, qui lie 28 pays et plus de 4 000 consultants dans le monde. Chaque année, 180 Degrés travaille avec des centaines d'associations impliquées pour les aider à opérer plus efficacement et avoir un impact social plus important. Nat a obtenu plusieurs reconnaissances dans le milieu, tels que la Bourse Rhodes, le Goldman Sachs Global Leader, le St Gallen Leader of Tomorrow, et le World Economic Forum Global Shaper. Il était le meilleur étudiant dans son Master à Oxford, a reçu une récompense à l'Université de Sydney, était le meilleur étudiant en Économie et Commerce de cette Université (1/4 000), et a enseigné un cours de Master sur « l'Innovation, la Stratégie et le Commerce Mondial ».
Nat Ware s'engage à utiliser des approches entrepreneuriales et les méthodes économiques pour résoudre les défis sociaux et environnementaux. Il a réalisé de nombreux discours d'ouverture à des conférences et évènements internationaux. Ses autres conférences TEDx sont « Pourquoi sommes-nous malheureux : le fossé de l'attente » et « Libérer le domaine caritatif de L'idée caritative ».
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 15:02