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Victime d'exploitation sexuelle pendant des années - les bordels sont cachés en pleine vue | Casandra Diamond | TEDx Toronto

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    Vous avez dû remarquer
    que j'ai des antisèches.
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    J'ai besoin d'antisèches
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    car elles vont m'aider
    à me concentrer sur mon message
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    tout en me permettant
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    de me protéger des souvenirs douloureux
    et des pensées invasives.
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    Car mon histoire
    n'est pas aisée à relater.
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    En fait, à chaque fois que je la relate,
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    je suis traumatisée.
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    Mais si partager mon histoire
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    signifie qu'une jeune fille
    gagne une chance de rester libre,
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    cela vaut la peine.
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    Grandir dans ma famille fut complexe.
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    Les soucis de santé mentale
    et la maltraitance
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    peuvent déstabiliser une famille.
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    Mais la maltraitance
    n'existe pas dans le vide.
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    Elle ne commence ni ne s'arrête
    à la vie d'un seul individu.
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    Elle imprègne chaque action
    et chaque activité de leur être.
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    Les problèmes de santé mentale
    et la maltraitance
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    ont conduit à l'abandon.
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    L'abandon m'a laissée
    dans les rue de Scarborough
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    alors que j'étais très jeune.
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    Je me souviens clairement
    des rentrées scolaires.
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    Je me souviens que chaque année,
    le professeur nous demandait :
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    « Écrivez ce que vous avez fait
    durant les vacances d'été. »
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    J'avais tellement honte
    que j'étais tétanisée.
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    Je n'allais pas aux camps d'été.
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    Je n'allais pas dans un chalet.
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    J'étais la gosse qui jouait dehors
    toute la journée.
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    Il n'y avait pas de structure régulière.
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    Aucune routine pour quoi que ce soit.
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    Un été, un étranger m'a violée.
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    Un autre été, des gamins du quartier
    m'ont maltraitée et humiliée.
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    J'étais constamment
    en mode combattre ou fuir.
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    Le danger semblait être tapi partout.
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    Cet été-là, j'ai appris
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    comment rester hyper vigilante,
    comment éviter les assauts.
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    Une chose qu'aucune jeune fille
    ne devrait avoir besoin d'apprendre.
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    Mais cela ne s'est pas limité
    aux mecs du quartier.
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    J'ai ensuite été maltraitée
    par un pédophile multi-générationnel.
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    Ce sont ses mots qui m'ont piégée.
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    Il m'a dit
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    que mes parents ne m'aimeraient plus
    si je leur disais ce qu'il m'avait fait.
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    Dans mon environnement d'isolement,
    je l'ai cru.
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    Et mes comportements ont commencé
    à ressembler à mon environnement.
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    Je ne me souviens pas d'un seul moment
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    où mon corp semblait
    vraiment m'appartenir.
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    À 17 ans, j'ai commencé
    à aller de club en club.
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    J'ai commencé le strip-tease.
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    Après, j'ai travaillé
    pour un magazine porno.
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    J'y ai rencontré
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    les personnes les plus dangereuses
    que je connaisse.
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    Pourtant, j'étais en quête
  • 3:16 - 3:20
    d'une forme de contrôle sur mon corps,
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    une source de pouvoir
    que je n'avais jamais eu.
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    Un jour, mon téléphone sonne.
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    Je regardais la jauge vide de ma voiture.
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    C'était mon ancien collègue du magazine.
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    Il m'appelait parce qu'il gérait
    le plus grand salon de massage de Toronto.
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    Il voulait que je rejoigne son écurie.
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    Je n'ai même pas tressailli au mot écurie.
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    De l'extérieur, cela avait l'air
    d'un commerce normal.
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    Sauf que ce ne l'était pas.
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    Ce salon de massage avait 10 chambres
    qui étaient toujours occupées.
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    Il y avait entre 40 et 60 femmes
    qui travaillaient en rotation dans le spa.
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    Le tarif des massages
    variait entre 40 et 50 dollars.
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    Nous gagnions une commission de 10 dollars
  • 4:13 - 4:15
    si nous n'étions pas pénalisées.
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    Mais on pouvait l'être
    pour n'importe quoi :
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    un retard, répondre
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    ou ne pas avoir
    un corps parfaitement prêt.
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    L'implication était
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    que les filles pouvaient gagner
    beaucoup plus d'argent
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    avec les extras.
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    Et extras signifie en fait
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    les actes les plus inimaginables
    et dégradants qui soient.
  • 4:45 - 4:47
    Il y avait bien des raids de police
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    dans ce genre d'endroits,
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    mais aucun officier, aucun représentant
    de la justice n'a jamais offert son aide.
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    Personne ne m'a proposé :
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    « Y-a-t-il un autre lieu
    où tu préférerais être ? »
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    Ou : « Je connais quelqu'un
    que tu peux appeler.
  • 5:02 - 5:04
    Je peux vous connecter ? »
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    Telle fut ma vie pendant
    pratiquement neuf ans.
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    Vous pourriez m'écouter
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    en pensant que j'étais idiote.
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    Mais ce n'est pas ça.
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    J'étais vulnérable,
  • 5:23 - 5:24
    naïve
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    et la proie idéale.
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    Je n'avais pas de sentiment
    d'appartenance.
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    Je ne me sentais pas voulue ou valorisée
    pour autre chose que mon corps.
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    Je m'aveuglais :
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    « C'est mon choix et c'est mon salaire. »
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    Mais avec le recul,
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    je n'ai jamais vraiment eu le choix.
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    Ce n'était pas un travail,
    c'était de l'exploitation.
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    On me disait comment m'habiller,
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    avec qui avoir des relations sexuelles,
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    où vivre,
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    tout.
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    J'avais peur presque tout le temps.
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    L'homme qui m'a recrutée
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    m'a manipulée
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    et fait penser et croire
    qu'il me protégeait,
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    qu'il était mon compagnon.
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    Mais c'est faux.
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    Il était mon mac et je n'étais rien
    d'autre que sa propriété.
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    Avec le temps, il m'a promue manager.
  • 6:23 - 6:25
    Il m'a promue.
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    Ce n'était pas un acte salvateur.
  • 6:27 - 6:31
    Ni une promotion.
  • 6:31 - 6:36
    Il construisait son statut
    et augmentait son pouvoir, rien de plus.
  • 6:37 - 6:38
    Sur papier,
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    il gérait un salon de massage.
  • 6:42 - 6:47
    Cela lui donnait une apparence
    de légitimité.
  • 6:47 - 6:49
    Cette autorisation
  • 6:49 - 6:55
    vous permet de masser, pétrir ou stimuler
    n'importe quel muscle du corps humain.
  • 6:55 - 6:57
    Officiellement,
  • 6:57 - 7:01
    le sexe ne fait pas partie du menu
    nécessairement.
  • 7:01 - 7:06
    Mais mon expérience
    et celles de milliers d'autres,
  • 7:06 - 7:08
    indiquent que la réalité est autre.
  • 7:09 - 7:12
    Entre les lignes de la loi,
  • 7:12 - 7:16
    les pratiques prédatrices
    des propriétaires
  • 7:16 - 7:18
    et gérants de salons de massage,
  • 7:18 - 7:22
    la volonté de la police
    de fermer les yeux,
  • 7:22 - 7:27
    notre ville a créé un système
    de bordels autorisés.
  • 7:30 - 7:32
    Un salon de massage tient des rendez-vous,
  • 7:32 - 7:34
    gère la publicité
  • 7:34 - 7:36
    et les appels téléphoniques.
  • 7:37 - 7:40
    Cela libère du temps pour le mac
    qui peut chercher une autre victime.
  • 7:41 - 7:42
    Les clients
  • 7:42 - 7:45
    ne doivent pas entrer
    dans un hôtel glauque.
  • 7:46 - 7:49
    Les salons de massage
    et les centres holistiques,
  • 7:49 - 7:54
    ceux sur la route du travail
    ou du retour vers la maison,
  • 7:55 - 7:57
    offrent une facade
  • 7:58 - 8:00
    d'acceptabilité,
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    de sécurité et d'options
  • 8:04 - 8:06
    sur les femmes.
  • 8:07 - 8:09
    Mais le pire,
  • 8:09 - 8:15
    le fait que cela ait lieu
    au sein d'un système légal
  • 8:15 - 8:18
    signifie que nous avons sacralisé
    le droit des hommes
  • 8:18 - 8:22
    d'acheter un être humain vivant.
  • 8:22 - 8:25
    Car c'est de cela qu'il s'agit.
  • 8:27 - 8:30
    Voilà à quoi ressemble l'exploitation
    sexuelle au Canada.
  • 8:30 - 8:33
    Des bordels sur la place publique
  • 8:33 - 8:37
    où des femmes sont captives
    et souvent soumises à l'esclavagisme.
  • 8:38 - 8:40
    Et toutes,
  • 8:40 - 8:43
    toutes, nous sommes manipulées pour croire
  • 8:43 - 8:46
    que c'est notre choix de femme.
  • 8:48 - 8:53
    La ville autorise ces salons
    et ces centres holistiques.
  • 8:53 - 8:55
    De son point de vue,
  • 8:55 - 8:59
    ils n'autorisent pas officiellement
    un bordel.
  • 9:00 - 9:04
    Pourtant ils savent ce qui se passent
    derrière les portes closes.
  • 9:05 - 9:08
    Tous les centres de massage
    ne ressemblent pas à ça.
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    Les propriétaires légaux n'ouvrent pas
    jusqu'à 4 heures du matin.
  • 9:12 - 9:16
    Ils ne font pas la pub de leur personnel
    en tenue légère
  • 9:16 - 9:18
    sur des sites de rencontres.
  • 9:20 - 9:23
    Comment ces salons de massages
  • 9:23 - 9:25
    peuvent-ils prospérer ?
  • 9:26 - 9:30
    Ici, au Canada, chaque municipalité
  • 9:30 - 9:35
    a le pouvoir d'émettre et de contrôler
    les autorisations sur son territoire.
  • 9:36 - 9:40
    Le niveau supérieur du gouvernement a
    conscience de l'existence de ces problèmes
  • 9:40 - 9:44
    mais il se dégage de toute responsabilité
  • 9:44 - 9:47
    et dit que ce n'est pas lui
    qui prend les décisions,
  • 9:47 - 9:48
    que c'est le rôle des municipalités.
  • 9:50 - 9:54
    Même un de nos politiciens
    les plus réputés et plébiscité
  • 9:54 - 10:01
    a été surpris dans un de ces salons
    sans que cela n'influence sa carrière.
  • 10:02 - 10:05
    Autant affirmer
    que cela ne nous dérange pas.
  • 10:06 - 10:09
    Mais je refuse de croire cela,
    c'est intolérable.
  • 10:10 - 10:11
    J'ai eu une réunion
  • 10:11 - 10:17
    avec un des haut fonctionnaires
    du service municipal des autorisations.
  • 10:17 - 10:20
    J'ai posé la question :
  • 10:20 - 10:25
    « Vous savez, n'est-ce pas que
    ça ne se limite pas à des massages ? »
  • 10:25 - 10:26
    Leur réponse ?
  • 10:26 - 10:31
    « Oui, on sait que ce sont des façades
    pour des bordels. »
  • 10:32 - 10:35
    Tout le monde est au courant
  • 10:35 - 10:39
    mais personne ne prend l'initiative
    de résoudre ce problème.
  • 10:41 - 10:44
    J'ai pu m'enfuir.
  • 10:45 - 10:47
    J'ai littéralement dormi
    trois jours d'affilée.
  • 10:48 - 10:50
    C'est mon âme qui était blessée.
  • 10:50 - 10:52
    Mais il n'y avait pas d'hôpital pour ça.
  • 10:53 - 10:57
    En découvrant ma foi
    dans une communauté qui m'a encouragée,
  • 10:57 - 10:59
    qui m'a conseillé de suivre une thérapie,
  • 10:59 - 11:02
    c'est auprès d'elle
    que ma guérison a commencé.
  • 11:02 - 11:06
    Car voyez-vous, sortir est une chose.
  • 11:06 - 11:09
    Mais rester libre est tout aussi dur.
  • 11:10 - 11:13
    C'est mue par cette compréhension
    que j'ai fondé BridgeNorth.
  • 11:14 - 11:17
    Je veux faire partie de la solution.
  • 11:17 - 11:21
    Je veux contribuer à mettre fin
    à l'exploitation sexuelle au Canada.
  • 11:22 - 11:24
    On offre nos services aux femmes.
  • 11:25 - 11:28
    Elles nous contactent pour obtenir
    du soutien ou un suivi par un pair,
  • 11:28 - 11:31
    des soins médicaux,
    de l'assistance alimentaire
  • 11:31 - 11:33
    et beaucoup d'autres services.
  • 11:35 - 11:37
    On offre aussi,
  • 11:38 - 11:42
    pardonnez-moi, on offre aussi
    l'éducation publique,
  • 11:42 - 11:44
    et nous faisons du lobbying
    pour changer nos lois
  • 11:44 - 11:49
    car ce problème reste caché
    en pleine lumière.
  • 11:51 - 11:55
    Il y a bien plus de victimes
    que vous ne le pensez.
  • 11:56 - 11:59
    Certaines entrent dans ce monde
    dangereux de la même façon que moi.
  • 11:59 - 12:01
    D'autres, des enfants, des jeunes,
  • 12:02 - 12:06
    sont appâtées pour quitter
    leur famille d'accueil, les refuges
  • 12:06 - 12:08
    ou même leur propre famille.
  • 12:09 - 12:11
    Le fil rouge commun à tous,
  • 12:11 - 12:16
    c'est que les trafiquants exploitent
    les vulnérabilités de leurs proies,
  • 12:16 - 12:18
    c'est toujours cela.
  • 12:20 - 12:24
    Nous étions 60 femmes à être exploitées
    dans le salon où j'étais.
  • 12:25 - 12:30
    Le salon de massage avait un chiffre
    d'affaires annuel de 2 millions.
  • 12:30 - 12:33
    Cela n'inclut pas l'argent
  • 12:33 - 12:36
    fait par les filles dans les chambres.
  • 12:36 - 12:39
    C'est ce que nous connaissons
    comme la commission du mac.
  • 12:39 - 12:43
    Ça n'inclut pas l'argent fait
    aux soirées en-dehors des heures,
  • 12:43 - 12:46
    ou avec d'autres activités
    comme le traffic de drogue ou d'armes.
  • 12:48 - 12:52
    Imaginez un seul instant, une seconde,
  • 12:52 - 12:55
    imaginez des milliers
    de lieux semblables au Canada.
  • 12:56 - 13:00
    En tant que survivante,
  • 13:00 - 13:03
    je suis convaincue que nous devons
    résoudre ces problèmes systémiques
  • 13:03 - 13:07
    qui laissent ce trafic prospérer
    à la base.
  • 13:08 - 13:11
    C'est pour cela qu'en 2014,
  • 13:12 - 13:15
    j'ai pris la parole
    contre l'exploitation sexuelles
  • 13:15 - 13:17
    devant le comité de la justice
    et des Droits de l'Homme.
  • 13:18 - 13:21
    J'ai aidé les activités de lobbying
    pour faire passer la loi
  • 13:21 - 13:25
    sur « la protection des collectivités et
    des personnes victimes d'exploitation. »
  • 13:27 - 13:30
    Nous avons fait un plaidoyer
    pour l'adoption par le Canada
  • 13:30 - 13:32
    des pratiques mises en place en Suède.
  • 13:32 - 13:35
    Ce modèle nordique
  • 13:35 - 13:37
    pénalise les clients
  • 13:38 - 13:42
    tout en aidant les femmes
    à sortir du système.
  • 13:44 - 13:48
    Cette proposition de loi a été approuvée
    et est une loi aujourd'hui.
  • 13:48 - 13:51
    Toutefois, on ne voit pas
    beaucoup d'effets.
  • 13:51 - 13:54
    On n'arrête pas les clients,
  • 13:54 - 13:57
    les financements ne suivent pas
  • 13:57 - 14:01
    pour les services dont les femmes
    ont besoin pour guérir et récupérer.
  • 14:02 - 14:04
    Nous avons donc un cadre légal
  • 14:05 - 14:08
    mais il n'est pas appliqué.
  • 14:09 - 14:10
    Ici même, au Canada,
  • 14:10 - 14:15
    un pays habituellement leader
    sur de nombreux fronts,
  • 14:15 - 14:20
    un pays connu
    pour l'émancipation des femmes,
  • 14:20 - 14:22
    pour l'égalité des genres.
  • 14:22 - 14:26
    Pourtant, nous attendons toujours
    une action à la hauteur de nos intentions.
  • 14:28 - 14:29
    Par où commencer ?
  • 14:31 - 14:35
    D'abord, il convient d'abolir
    l'exploitation sexuelle.
  • 14:36 - 14:38
    Ses méfaits sont inhérents
  • 14:38 - 14:43
    et ne peuvent simplement
    pas être autorisés ou mieux réglementés.
  • 14:44 - 14:51
    Deuxièmement, les femmes victimes doivent
    recevoir un soutien pour en sortir.
  • 14:51 - 14:58
    Elles ont besoin d'être protégées
    contre les représailles des trafiquants.
  • 14:59 - 15:03
    Nous avons enfin besoin
    de votre soutien à tous,
  • 15:03 - 15:05
    les personnes comme vous.
  • 15:06 - 15:11
    J'ai parlé à de nombreux représentants
    de nos gouvernements à tous les niveaux
  • 15:11 - 15:14
    et ils disent tous la même chose :
  • 15:14 - 15:20
    « Je dois me limiter à traiter les sujets
    que mes électeurs souhaitent. »
  • 15:23 - 15:25
    Écrivez-leur,
  • 15:25 - 15:27
    téléphonez,
  • 15:27 - 15:33
    dites-leur que le trafic et l'exploitation
    de femmes dans des salons de massage
  • 15:33 - 15:35
    sont intolérables.
  • 15:37 - 15:39
    Pour conclure,
  • 15:40 - 15:43
    il suffit vraiment d'une seule personne.
  • 15:44 - 15:47
    Je peux partager mon histoire avec vous
    car je suis libre.
  • 15:47 - 15:51
    Or, je ne considère pas
    que cette liberté est acquise.
  • 15:51 - 15:55
    Je crois que nous avons tous le droit
    aux mêmes droits dans notre pays.
  • 15:56 - 15:58
    Je partage mon histoire
  • 15:58 - 16:00
    car je suis mue par l'espoir.
  • 16:00 - 16:02
    J'ai été le témoin
  • 16:02 - 16:06
    de la force de ces femmes
    que j'évoque avec vous.
  • 16:06 - 16:09
    Ces femmes représentent la prochaine
    génération de dirigeantes,
  • 16:09 - 16:11
    d'entrepreneures,
  • 16:11 - 16:12
    de mamans.
  • 16:13 - 16:15
    Ce sont elles qui vont changer la donne.
  • 16:16 - 16:19
    Elles ont seulement besoin
    qu'on leur donne une chance, comme moi.
  • 16:21 - 16:23
    Il suffit d'une seule personne.
  • 16:24 - 16:26
    Elle s'appelle Kathy.
  • 16:26 - 16:28
    Son mari s'appelle Jim.
  • 16:29 - 16:32
    Ils m'ont tendu une main d'amour.
  • 16:33 - 16:37
    Ils m'ont montré
    ce que signifie l'humanité.
  • 16:38 - 16:41
    Et ils m'ont aidée à retrouver
    mon estime personnelle.
  • 16:41 - 16:45
    Vous pouvez faire cela
    pour une autre personne.
  • 16:46 - 16:48
    (Applaudissements) (Encouragements)
  • 16:48 - 16:49
    Merci.
  • 16:49 - 16:53
    (Applaudissements) (Encouragements)
Title:
Victime d'exploitation sexuelle pendant des années - les bordels sont cachés en pleine vue | Casandra Diamond | TEDx Toronto
Description:

L'exploitation sexuelle peut exister derrière les murs de commerces qui nous sont familiers, notamment des salons de massage et des centres holistiques dans nos communautés. Casandra Diamond partage son histoire poignante à l'intérieur de ces bordels modernes : cette histoire honnête et brutale nous dévoile les problèmes systémiques qui permettent à ces exploitations d'avoir lieu sur la place publique et ce que nous pouvons faire pour contribuer au débat en faveur du changement.

Casandra a fondé et dirige BridgeNorth, une organisation à but non lucratif dirigée par des survivants qui offrent des programmes d'assistance aux victimes de l'exploitation sexuelle et de la traite des humains. Son travail inclut la sensibilisation et l'éducation du public et des gouvernements, apportant son soutien notamment à la proposition de loi C-36, qui a été entérinée sous le nom de loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:06

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